Egypte: treize policiers jugés pour avoir tabassé à mort un détenu à Louxor

Le procès de 13 policiers jugés pour avoir tabassé à mort un détenu dans un commissariat de Louxor, dans le sud de l'Egypte, s'ouvrira le 9 janvier, a indiqué mercredi un responsable judiciaire.

Début décembre, trois lieutenants, un capitaine et cinq agents de police avaient été arrêtés dans cette ville célèbre pour ses trésors de l'Egypte antique, soupçonnés d'avoir participé ou d'avoir approuvé ou passé sous silence le passage à tabac mortel, fin novembre, d'un homme de 47 ans appréhendé pour une raison inconnue dans un café.
Quatre autres policiers seront également jugés à leur côté pour les mêmes faits mais restent en liberté, a indiqué mercredi un responsable judiciaire, précisant que le procès des 13 hommes, jugés pour avoir "provoqué la mort par des coups et des actes cruels", débutera le 9 janvier.

Les neuf policiers avaient été arrêtés après le rapport des médecins légistes assurant que la victime avait été battue si violemment sur la nuque et dans le dos que sa colonne vertébrale s'était brisée.
Le président Abdel Fattah al-Sissi avait averti début décembre que "tout policier ayant commis une faute devra rendre des comptes".
Mais la police égyptienne est souvent accusée par les organisations de défense des droits de l'Homme et les avocats de maltraiter, voire torturer ou tuer des détenus, ces exactions demeurant largement impunies.

Les exactions policières sous le régime de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak avaient été l'un des déclencheurs de la révolte qui l'avait chassé du pouvoir en 2011.
Mais depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel chef de l'Etat a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, la police a été largement réhabilitée dans l'opinion publique, qui soutient la sanglante répression lancée contre les pro-Morsi.
Le 12 décembre, deux policiers ont été condamnés à cinq ans de prison pour avoir battu à mort un avocat en détention dans un commissariat de police du Caire. Deux jours plus tôt une peine semblable avait été infligée à un autre policier, reconnu coupable d'avoir battu à mort un suspect dans un commissariat du nord du pays.