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Liban - Universités

Victoire du 8 Mars aux élections de l’AUB

La coalition menée par l'axe Hezbollah-CPL-Amal a remporté la majorité des sièges du « gouvernement estudiantin » de l'Université américaine.

Les drapeaux jaunes du Hezbollah pour célébrer la victoire du parti chiite à l’AUB. Photo Hassan Assal

L'alliance du 8 Mars (mouvement Amal, Hezbollah, Courant patriotique libre, parti Tachnag et Parti syrien national social) a remporté une nette victoire aux élections estudiantines de l'Université américaine de Beyrouth, qui se sont déroulées vendredi dernier. Les indépendants ont également enregistré un bon score, remportant davantage de sièges que le 14 Mars (courant du Futur, Forces libanaises et Parti socialiste progressiste).
Le « gouvernement estudiantin » de l'AUB (l'amicale estudiantine) est composé de 16 sièges (5 pour la faculté des sciences et des arts, 3 pour la faculté de génie, 3 pour la gestion, 2 pour la santé, 2 pour l'agriculture et 1 pour la médecine). À la suite des élections de vendredi, ces sièges se sont répartis comme suit : 9 sièges pour le 8 Mars, 3 pour le 14 Mars (à raison d'un seul par formation) et 4 pour les indépendants, une première dans l'histoire de l'Université américaine, ce qui a poussé certains à dire que les indépendants ont vaincu le 8 et le 14 Mars à la fois. Notons ici que les étudiants ont élu simultanément les membres du « gouvernement » et ceux des conseils des facultés dont le nombre s'élève à 81. Ces derniers élisent leur président dans une phase ultérieure.
L'administration de l'université avait publié vendredi, à la fin de la longue journée électorale, un communiqué dans lequel elle a souligné que « le scrutin a eu lieu dans une atmosphère de calme et de compétition ». « Le nombre de candidats s'est élevé à 266 (alors que 200 ont présenté leur candidature l'année dernière). Ils représentent les différentes catégories », a signalé le communiqué avant de poursuivre : « Les votants ont fait preuve d'un sens de la responsabilité et les candidats se sont engagés à consacrer du temps aux étudiants. »
À la lumière des résultats, quelle a été la réaction des différentes formations politiques qui ont pris part à la bataille ?

« Satisfait des résultats »
Dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour, le responsable des universités privées au sein du Courant patriotique libre, Georges Boueiri, s'est dit « satisfait des résultats de l'alliance du 8 Mars ». « Nous avons pu remporter la majorité des sièges de la faculté des arts et des sciences, en plus de plusieurs autres, comme en gestion et à la faculté de génie... » a-t-il noté.
Prié de préciser les raisons de la victoire des indépendants que certains lient à l'influence des collectifs de la société civile, M. Boueiri a rappelé que « le club social de l'AUB existe avant l'apparition de ces collectifs ». « Il a probablement attiré certains étudiants qui lui ont accordé leurs voix, mais je doute que leur poids puisse s'élargir encore », a-t-il affirmé.
Commentant le fait que les alliances estudiantines n'ont pas reflété les récentes ententes et prises de position sur la scène nationale, notamment la « déclaration d'intentions » entre les Forces libanaises et le CPL, le jeune cadre a précisé que « cette déclaration n'est pas une alliance électorale. Mais cela n'interdit aucunement notre contact quotidien avec les FL ». « Cette entente entre nos deux partis s'est concrétisée par le fait qu'aucune dispute entre étudiants n'a été signalée, car nous nous sommes entendus sur l'importance de ne pas se disputer », a-t-il dit avant de conclure : « Nous voulions livrer une compétition de façon civilisée. »

« Les fautes du 14 Mars »
Le camp du 14 Mars, incluant le PSP, explique le résultat des élections par les « fautes du 14 Mars sur le plan national ». Selon Salam Abdel Samad, secrétaire général de l'Organisation des jeunes progressistes, « la situation politique générale au sein du 14 Mars n'est pas bonne, surtout à la suite du dernier compromis autour de la présidence de la République, ce qui s'est répercuté sur le vote des étudiants ». M. Abdel Samad a souligné à L'Orient-Le Jour que « le phénomène du 14 Mars auquel se sont attachés les jeunes (dont les indépendants) depuis une décennie entière, qui prônait les valeurs de la souveraineté et de la liberté, et qui appelait au retrait des forces armées syriennes, a reculé aujourd'hui, ce qui a permis aux indépendants d'être les plus grands vainqueurs de la bataille ». « Ils ont attiré une partie du public du 14 Mars », indique-t-il.
Du côté des FL, le responsable de l'Université américaine du parti, Farès Trad, a déclaré à L'Orient-Le Jour que « la défaite du 14 Mars pourrait être due à une éventuelle coordination entre les indépendants et le 8 Mars, selon les chiffres enregistrés au sein de quelques facultés de l'AUB ». Il n'a pas manqué d'affirmer que « les FL sont et resteront attachées aux principes du 14 Mars et apprécient tous ceux qui aimeraient se joindre à elles ». Le jeune cadre n'a pas écarté « l'influence des débats actuels autour de la candidature du député Sleiman Frangié à la présidentielle sur le public du 14 Mars : nous ne vivons pas sur une île isolée. Un tel compromis débattu au sein de nos formations politiques aura ses retombées sur le scrutin estudiantin, et c'est ce qui s'est passé à l'AUB vendredi dernier ».

Les indépendants sont là aussi
Les sièges remportés par le club qui représente les indépendants étaient sans doute la plus grande surprise des élections de l'AUB.
« La raison derrière cette victoire n'est autre que l'expérience que nous accumulons depuis quatre ans au sein de l'université », a déclaré le président du club Abbas Saad à L'OLJ. « Mais ce résultat n'écarte pas les grands obstacles auxquels nous avons fait face durant les élections, notamment les diverses pressions exercées par le Hezbollah et le mouvement Amal sur les étudiants, sans oublier que la loi électorale en vigueur au sein de l'université n'a pas été bien appliquée. Ainsi, deux sièges ont été supprimés, et, malgré cela, nous avons remporté 4 des 17 sièges du gouvernement estudiantin », a-t-il ajouté avant de poursuivre : « Seuls 4 des 9 sièges remportés par le 8 Mars ont fait l'objet de campagnes électorales officielles, ce qui affirme que l'application de la loi n'était pas rigoureuse. »
Commentant le lien établi entre cette victoire et le mouvement de la société civile, M. Saad a estimé que « les étudiants ne se rappellent plus de ce mouvement et votent conformément à leur appartenance politique ». « Nous voulons travailler pour l'intérêt de tous, et, pour cela, nous allons suggérer de soumettre tous les projets au vote estudiantin afin que notre action ne soit pas entravée », a-t-il conclu.

L'alliance du 8 Mars (mouvement Amal, Hezbollah, Courant patriotique libre, parti Tachnag et Parti syrien national social) a remporté une nette victoire aux élections estudiantines de l'Université américaine de Beyrouth, qui se sont déroulées vendredi dernier. Les indépendants ont également enregistré un bon score, remportant davantage de sièges que le 14 Mars (courant du...

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