À Douma, au moins 70 personnes ont été tuées et 550 blessées dans une attaque contre un marché, vendredi dernier. Abd Doumany/AFP
Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est emparé d'une petite ville du centre de la Syrie et avance vers une localité à majorité chrétienne, située près d'un axe stratégique, a annoncé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
« L'EI a facilement pris le contrôle de la ville de Mahin, au sud-est de Homs, à la suite de deux attentats-suicide et d'un accord avec les hommes armés locaux qui ont lancé une attaque de l'intérieur », violant ainsi une trêve de près de deux ans avec les forces du régime, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Après l'explosion de deux voitures à des barrages de l'armée syrienne aux entrées est et ouest de la ville, des combats ont opposé les deux parties pendant deux heures, pendant lesquelles l'armée s'est graduellement retirée », a indiqué une source militaire à l'AFP. « Daech (acronyme arabe de l'EI) est ensuite entré dans toute la ville, y compris dans la zone des dépôts » d'armes, a-t-elle ajouté. Ces dépôts étaient considérés comme les plus importants du régime, selon M. Abdel Rahmane, avant d'être vidés à la suite d'une offensive de groupes armés il y a près de deux ans.
Les troupes de Bachar el-Assad avaient installé des barrages autour de Mahin dans le cadre d'une « réconciliation » avec ces hommes armés, mais l'EI y a trouvé des alliés, selon la même source. Début août, l'EI avait pris le contrôle d'al-Qaryataïne, située à l'est de Mahin, où il a détruit un monastère syriaque-catholique du Ve siècle. Mahin est proche de la route Homs-Palmyre, coupée depuis que l'EI a pris le contrôle de Palmyre le 21 mai. « L'armée syrienne se préparait à une opération militaire avec l'appui de l'aviation russe à Palmyre, ce qui va prendre du retard en raison de l'attaque de Daech à Mahin », a assuré la source militaire. Après leur entrée à Mahin, les combattants de l'EI « ont avancé en direction du village de Sadad, qui est à majorité chrétienne et se trouve à environ 14 km de l'autoroute internationale Damas-Alep », a précisé M. Abdel Rahmane, ajoutant que des combats entre les jihadistes et les forces du régime se déroulaient dans les environs de Sadad. Cette autoroute de 360 km, dont une large partie est contrôlée par une coalition de rebelles islamistes et du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, relie les deux plus grandes villes du pays. Les troupes de Bachar el-Assad ont récemment lancé une offensive pour tenter de reprendre tous ces tronçons.
Cages remplies de prisonniers et de boucliers humains
À Douma, dans la Ghouta orientale près de Damas, et dans ses environs, Jaïch el-islam (« L'armée de l'islam » en arabe), considéré comme le plus important groupe rebelle près de la capitale, a placé des civils alaouites et des soldats du régime dans des cages en fer sur des places publiques comme « boucliers humains » face aux frappes aériennes, selon une vidéo et l'OSDH. Jaïch el-islam « dit que l'objectif est d'empêcher les bombardements des forces du régime sur la région », a expliqué M. Abdel Rahmane. « Parmi eux se trouvent des familles entières », a-t-il encore dit. La Ghouta orientale, un bastion rebelle, est régulièrement visée par des bombardements du régime. Vendredi, au moins 70 personnes ont été tuées et 550 blessées dans une attaque contre un marché de Douma, selon Médecins sans frontières (MSF). « C'était un bombardement extrêmement violent.
Les blessures sont pires que tout ce que nous avons pu voir par le passé », a déclaré le directeur d'un hôpital voisin soutenu par MSF, cité dans un communiqué de l'organisation. Par ailleurs, une coalition arabo-kurde syrienne a annoncé samedi avoir lancé sa première offensive contre des territoires contrôlés par l'EI. « Nous annonçons aujourd'hui la première étape de notre action militaire », ont annoncé dans un communiqué les Forces démocratiques syriennes (FDS), formées en octobre. L'opération a commencé vendredi soir et va viser des territoires aux mains de l'EI en Syrie, dans la province de Hassaké (Nord-Est), y compris les villes de Chaddadé et d'al-Hol, a déclaré Sherfan Darwich, porte-parole du groupe rebelle Burkan el-Fourat, membre des FDS. En octobre, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale milice kurde, et des groupes rebelles arabes qui combattaient ensemble depuis longtemps ont décidé de formaliser leur alliance au sein de cette coalition, qui inclut des Kurdes, des Arabes et des chrétiens syriaques.
(Source : AFP)
commentaires (4)
Tiens!? Et je croyais que les Russes allaient retourner la situation? A entendre Hassan Nasrallah nous pensions que ses voyous et ceux du régime Syrien allaient tout reconquérir en un rien de temps et que la guerre était presque terminée! Quand a Bachar, il est trop tard pour dire que ce qui arrive lui servira de leçon. Il n'aurait du jamais lâcher des criminels pour justifier sa présence et tenter de saper et détruire le mouvement de rébellion. Ça c'est retourné contre lui a force de jouer avec le feu. De toute manière avec Rouss ou bala Rouss, il est si nul qu'il ne tiendra que le temps des négociations sur les richesses énergétiques de la région qui se déroule sous la table entre les occidentaux et les Russes. Le reste c'est de la poudre aux yeux du public...
Pierre Hadjigeorgiou
13 h 53, le 02 novembre 2015