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Culture

La métaphysique par la science-fiction

« L'esclave des sources » (*) d'Elisha, ou le récit d'une planète ravagée par les abus et les excès.

À la manière de Jonathan Swift, pour lequel il ne cache pas son admiration, Elisha – nom de plume (et de religion) d'un moine de l'Église grecque-melkite catholique, le père Élisée – invente un avenir pour parler du présent. Un avenir style Mad Max, où des retombées d'un conflit nucléaire émerge un ordre nouveau orwellien, dans lequel les hommes libres, les « marginaux », sont pourchassés comme des tigres dans une jungle et, à la fin, abattus. Dans L'esclave des sources, le récit se déroule dans une planète ravagée par les abus et les excès, dont les ressources se sont raréfiées.
Le livre raconte l'histoire d'un moine enlevé par des forces armées, en Orient, et emmené loin de sa cellule, vers le cœur du grand ensemble politique occidental, l'Œkoumène (ex-Europe), impitoyablement hiérarchisé et tyrannique, où l'attend un sort terrible. Mais ce drame (écrit en caractères droits) est entrecoupé d'un autre texte (en italiques) où l'auteur expose aussi bien l'état du monde à l'époque de son récit, que des considérations sur le monachisme et son mode particulier de réponse à la société antichrétienne. Nous sommes en 2177 (deux mille ans après les martyrs de Lyon !) et la description de ce monde offre à l'auteur l'occasion de riches aperçus, géopolitiques, sociologiques et aussi écologiques, qui sont des descriptions à peine outrées du monde actuel. Parmi les folies de ce monde, la pire est la tentation de l'immortalité, devenue envisageable par le « transhumanisme ».

Témoignage
D'origine gasconne, comme D'Artagnan, professeur d'histoire de l'Église primitive à l'Université Saint-Joseph et à Kaslik, ainsi qu'au séminaire Sainte-Anne de Raboué, le P. Élisée partage son temps entre l'enseignement et la vie érémitique, au Liban, en France et en Terre sainte. Il doit son appartenance à l'Église melkite à un moment d'émerveillement au cours duquel, très jeune, il a découvert la richesse théologique des hymnes et de la liturgie de cette Église d'Orient.
« Je considère mon livre avant tout comme un témoignage, confie l'auteur à Édouard Huber, de la revue Famille chrétienne. Ma vie a été illuminée par la découverte du christianisme oriental et notamment sa tradition monacale, que je vis aujourd'hui. Mon but était de les faire découvrir au grand public, et la forme littéraire m'a paru la meilleure pour cela. Je suis grand lecteur de science-fiction, qui est le genre par excellence pour aborder les questions métaphysiques. »
Pour le P. Élisée, « l'Église primitive ressemble à ce qui se dessine pour nous. En un siècle, la société, qui était à 70 % rurale et 30 % urbaine, a basculé dans la proportion inverse. L'Église, qui était essentiellement rurale, se retrouve comme aux origines : urbaine et minoritaire. Dans une société qui est aussi agressivement antichrétienne que l'était le communisme, le christianisme ne peut être qu'une résistance. Non violente bien sûr. »

(*) « L'esclave des sources », Elisha, Cerf éditeur, 244 pages. Découvrez le livre et son auteur dimanche 1er novembre à 19h, au Biel, stand de la librairie al-Bourj.

À la manière de Jonathan Swift, pour lequel il ne cache pas son admiration, Elisha – nom de plume (et de religion) d'un moine de l'Église grecque-melkite catholique, le père Élisée – invente un avenir pour parler du présent. Un avenir style Mad Max, où des retombées d'un conflit nucléaire émerge un ordre nouveau orwellien, dans lequel les hommes libres, les « marginaux », sont...

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