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Moyen Orient et Monde - Défense

L’Otan entame aujourd’hui d’importantes manœuvres en Méditerranée

Quelque 3 000 soldats, 230 unités, 140 avions et 60 navires seront mobilisés pour ces exercices militaires alors que la Russie tente de réaffirmer sa présence au Proche-Orient.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. John Thys/AFP

Les pays de l'Alliance atlantique entament à partir d'aujourd'hui une série de manœuvres militaires, les plus importantes menées depuis plus de dix ans en Méditerranée centrale, au moment où la Russie tente de réaffirmer sa présence au Proche-Orient. Bien que ces exercices aient été prévus avant l'intervention de l'armée de l'air russe dans le conflit syrien, l'instabilité croissante dans certains pays d'Afrique du Nord et de la région proche-orientale a contraint l'Otan à réagir face aux menaces présentes à ses frontières. Quelque 36 000 soldats, 230 unités, 140 avions et 60 navires seront mobilisés pendant cinq semaines afin de démontrer que les Alliés sont en mesure d'intervenir dans ce que le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, a décrit comme « un monde plus sombre et plus dangereux ». Plusieurs hauts responsables de l'Otan seront présents aujourd'hui sur une base aérienne du sud de l'Italie pour une série d'exercices aériens avec la question de la réponse à apporter à une menace russe qui ne s'exprime plus seulement sur les frontières orientales. « L'Otan a besoin d'une stratégie pour le Sud, dans cet arc d'instabilité qui va de l'Irak à l'Afrique du Nord », a commenté Adam Thomson, ambassadeur britannique à l'Otan. « Nous devons aussi trouver un accord au sein de l'Alliance sur une approche à long terme à l'égard de la Russie. » La Russie, qui a mené d'importantes manœuvres impliquant plus de 45 000 soldats cette année et a procédé à des exercices en Méditerranée avant de s'engager en Syrie, a été conviée comme observatrice de ces exercices.
Depuis l'annexion de la Crimée par les Russes en 2014, l'Otan a tenté de rassurer les nouveaux membres de l'Alliance, notamment les États baltes, quant à sa capacité de dissuasion face à Moscou. Les 28 pays membres ont créé une série de centres de commandement et de contrôle allant de l'Estonie à la Bulgarie pouvant être appuyés par des forces d'intervention rapide en cas d'agression.

 

Scénario compliqué
Mais l'effondrement de la Libye, l'émergence de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak et l'incapacité de l'Union européenne à stabiliser la situation dans les pays situés à sa frontière sud sont devenus des problèmes auxquels les Alliés doivent eux-mêmes répondre. L'intervention russe en Syrie a encore compliqué le scénario et pose à l'Otan la question de la dissuasion face à une Russie de plus en plus interventionniste tout en évitant la confrontation. « Nous avions l'habitude de traiter la menace orientale et la menace méridionale mais désormais les deux n'en font plus qu'une », a commenté un responsable de l'Alliance.
Pour répondre à cette évolution de la situation, l'Otan a imaginé la création d'une force de pointe de 5 000 hommes capable de se déployer en moins d'une semaine. Les manœuvres, baptisées Trident Juncture, ont pour objectif de vérifier les capacités de cette force disposant d'unités aériennes et maritimes et de forces spéciales afin qu'elle soit totalement opérationnelle l'an prochain. Elle fait partie de la force de réaction rapide forte de 40 000 hommes. Certains experts militaires estiment que cette force de pointe ne pourrait que ralentir une avancée russe et certains pays alliés comme la Pologne envisagent son emploi uniquement sur les frontières orientales. Le gouvernement de Varsovie considère toutefois qu'il s'agit d'un premier pas face à ses demandes répétées d'une affectation permanente de plusieurs milliers de troupes de l'Otan sur son territoire pour répondre à la crise dans l'est de l'Ukraine.
D'autres comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne souhaitent que ces unités soient employées en Turquie et à l'extérieur des frontières pour stabiliser les conflits en Libye et en Syrie dans le cadre d'une « gestion de crise ».
Dans le scénario imaginé pour ces manœuvres, une résolution de l'Onu autorise l'Otan à mener une mission de protection d'un État menacé et à sécuriser les zones maritimes.

 

Pour mémoire

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