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Liban - Information

Jreige : Les médias audiovisuels attisent parfois les dissensions confessionnelles

Les membres du conseil de l’ordre des journalistes entourant le ministre de l’Information Ramzi Jreige.

Pour sa première sortie officielle, le nouveau conseil de l'ordre des journalistes, présidé par Élias Aoun, s'est rendu chez le ministre de l'Information Ramzi Jreige pour lui remettre le nouveau règlement intérieur de l'ordre. Le ministre de l'Information, qui, selon la loi libanaise, doit approuver ce nouveau règlement, a profité de l'occasion pour lancer quelques idées en vue de dynamiser l'interaction entre les journalistes, la classe politique et l'opinion publique. Le ministre a notamment rendu hommage aux journalistes de la presse écrite, dont le rôle lui paraît plus constructif que celui des médias audiovisuels, qui, selon lui, attisent parfois, consciemment ou non, les dissensions confessionnelles. Mais il a estimé qu'il y avait beaucoup de travail à faire pour à la fois renforcer les médias tout en consolidant la démocratie et l'acceptation de l'autre ainsi que le dialogue interne entre les différentes composantes de la société.

M. Jreige a estimé que le nouveau conseil de l'ordre, élu en août dernier, a devant lui trois principales missions : d'abord, il doit revoir la liste de ses membres et procéder à une mise à jour de cette liste pour mettre un terme au clientélisme ; ensuite, ouvrir la voie aux nouvelles adhésions, notamment aux journalistes des réseaux sociaux et ceux des médias audiovisuels pour créer un groupe plus important et plus crédible. Cette suggestion a ouvert un débat sur le fait de savoir si la classe politique préfère avoir affaire à un ordre fort ou à de petits ordres divisés. Le ministre de l'Information a répondu catégoriquement qu'en ce qui le concerne, il préfère que le Liban possède un syndicat (ou un ordre des journalistes) fort et représentatif qui deviendrait un interlocuteur valable pour l'État, plutôt que plusieurs syndicats faibles, car peu représentatifs. Mais, à ce sujet, la relation entre l'ordre des journalistes et l'ordre de la presse a été évoquée, ainsi que le nouveau projet de loi sur l'information qui est encore dans les tiroirs du Parlement... La troisième mission du nouveau conseil est, selon le ministre Jreige, de concrétiser le projet déjà existant de créer un centre de formation journalistique sous l'égide de l'ordre, qui serait une sorte de stage préliminaire avant le début de la carrière des nouveaux journalistes et qui remettrait ainsi en selle les principes de base de la déontologie journalistique. Un projet en ce sens a été élaboré au cours du mandat du conseil précédent, mais il n'a pas encore vu le jour, d'autant qu'il a besoin de financement. Le ministre de l'Information, qui a montré une grande connaissance du dossier médiatique en raison de sa fonction actuelle mais aussi grâce à sa formation juridique, s'est déclaré prêt à aider l'ordre dans sa volonté de réorganiser le travail des journalistes et d'améliorer leurs conditions professionnelles. Il a aussi pressé le nouveau conseil d'offrir des prestations sociales aux journalistes pour à la fois les protéger et leur permettre de mieux faire leur travail.

Le ministre de l'Information a évoqué aussi la situation politique du pays, estimant ainsi que le discours du général Michel Aoun au cours de la manifestation de dimanche était (relativement) modéré. Revenant sur le compromis qui n'a pas abouti au sujet des promotions militaires, le ministre (qui fait partie du groupe Kataëb au sein du gouvernement) a précisé que son parti était hostile à ce compromis pour des considérations de principes et de lois (la loi sur l'armée de 1983 ayant annulé les dispositions de celle de 1979, et, par conséquent, le Conseil militaire n'est plus formé que de 5 membres et il ne peut donc pas être question de promouvoir trois généraux pour les intégrer au conseil qui serait alors formé de 8 membres comme c'était le cas en 1979). Malgré cela, les ministres Kataëb étaient prêts à exprimer une opposition de principe, sans pour autant entraver le processus. Le véritable blocage n'est donc pas venu d'eux, mais des ministres du groupe de l'ancien président de la République Michel Sleiman, ainsi que du ministre de la Justice Achraf Rifi et du ministre des Télécommunications Boutros Harb. Le ministre Jreige a aussi affirmé qu'il était personnellement avec la nomination d'un nouveau commandant en chef de l'armée, qui aurait évité toute cette polémique stérile. Mais comme les ministres ne sont pas parvenus à s'entendre sur un candidat et pour éviter une vacance à la tête de l'institution militaire, il a donc été convenu de reculer l'âge de la retraite du général Jean Kahwagi. En tout cas, ce dossier est désormais pratiquement clos et il va falloir passer à autre chose, sachant que la situation est des plus complexes et que le blocage politique risque de paralyser l'exécutif.

Abordant le dossier du mouvement de protestation populaire, le ministre de l'Information a estimé que le rôle de certains médias audiovisuels est négatif, dans la mesure où ils sont en train de faire du direct presque 24 heures sur 24, ouvrant leur antenne à tous ceux qui veulent critiquer le pouvoir, à tort ou à raison, et aiguisant ainsi la rancœur et les dissensions. M. Jreige a donc fait appel au sens des responsabilités des journalistes pour demander de donner moins d'espace d'expression à ce qui sépare et ce qui divise, rappelant que le dialogue reste le meilleur moyen de régler les conflits et de surmonter les divergences.

 

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commentaires (2)

Séides : "Adepte fanatique d'une doctrine, d'une personne, prêt à exécuter aveuglément tous les ordres d'un maître.".... ! !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 01, le 13 octobre 2015

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Commentaires (2)

  • Séides : "Adepte fanatique d'une doctrine, d'une personne, prêt à exécuter aveuglément tous les ordres d'un maître.".... ! !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 01, le 13 octobre 2015

  • PUISQUE CHAQUE PARTI DANS CE PAUVRE PAYS A SA T.V. ET SES JOURNAUX... FINANCES PAR SES PROTECTEURS ET MAITRES ETRANGERS... QUE PEUT-ON EN ATTENDRE DE BON ? ILS SONT TOUS DES CYCLOPES AU SERVICE DE LEURS SEIDES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 40, le 13 octobre 2015

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