Migrants: le président afghan veut "doper" l'économie pour retenir ses concitoyens

Le président afghan, dont des dizaines de milliers de concitoyens tentent d'émigrer en Europe et dans les pays industrialisés, a promis samedi de "doper" l'économie afghane moribonde dans l'espoir de dissuader les candidats au départ.
"Je suis conscient de la difficile situation à laquelle sont confrontés les Afghans en Grèce, dans les Balkans ou ceux qui cherchent refuge en Australie et dans d'autres pays", a déclaré Ashraf Ghani lors d'un entretien accordé à la chaîne afghane Tolo News.
Les Afghans sont le deuxième plus important groupe de migrants clandestins, après les Syriens, à déferler via des passeurs en Europe. Ils ont été plus de 50.000 depuis le début de l'année, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés.
En outre, plus de 77.000 Afghans ont demandé l'asile au cours des six premiers mois de l'année, soit trois fois plus qu'à la même période l'an dernier.
Les violences engendrées par le conflit sanglant qui perdure depuis la chute du régime des talibans en 2001, la corruption et surtout le manque de perspectives économiques sont les facteurs principaux qui décident les Afghans à partir.
Mais le président afghan a assuré dans l'entretien à Tolo News qu'il y avait "des raisons d'espérer ici", évoquant des projets dans le secteur agricole pour "doper l'économie" et la construction de l'ambitieux gazoduc TAPI de 1.800 km qui devrait à terme relier le Turkménistan à l'Inde, au Pakistan et à l'Afghanistan.
"Tout ceci devrait contribuer à créer des emplois", a encore dit Ashraf Ghani.
Après une décennie de croissance frôlant les deux chiffres, l'économie afghane s'est contractée depuis 2013 avec les craintes liées à l'élection présidentielle de l'an dernier, qui a finalement porté au pouvoir M. Ghani, et au retrait de l'essentiel des forces de l'Otan fin 2014.