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France : mobilisation pour cinq Syriens menacés d'expulsion d'un squat à Toulouse

Associations et avocats ont demandé vendredi à l'État de "prendre ses responsabilités" pour loger cinq réfugiés syriens, menacés d'expulsion d'un squat toulousain où ils vivent depuis plusieurs mois.

Les cinq Syriens, dont le procès a été reporté vendredi, font partie d'un groupe de quelque 135 personnes arrivées progressivement depuis le mois de mars dans des immeubles du quartier sensible des Izards, dans le nord de Toulouse, pour la plupart originaires de la ville de Homs, a déclaré à l'AFP Frédéric Mercadal, un militant associatif qui les accompagne.

Cinq d'entre eux ont été assignés pour occupation illégale le 3 septembre, par le bailleur social Habitat Toulouse, mais ils ont "eu peur" de se rendre au tribunal vendredi, expliquent les avocats mobilisés, qui, suite au report, ont jusqu'au 9 octobre pour préparer leur défense.

"Nous voulons maintenir la pression pour que cette assignation qui n'a pas lieu d'être soit retirée", a détaillé l'avocat Me Julien Brel. "Ensuite, on veut forcer l'État à intervenir. [...] C'est parce que l'État est totalement inconsistant, alors qu'il a l'obligation de prendre en charge les demandeurs d'asile, qu'on se retrouve dans cette situation", a-t-il ajouté à l'AFP.

Selon l'avocat, un premier groupe de réfugiés a reçu une assignation cet été, et d'autres doivent suivre au cours des prochaines semaines.

"Renoncez à faire expulser ces familles et les renvoyer sur les routes de l'exode", ont exhorté les élus écologistes de la région, à l'adresse du maire de Toulouse. "Plus de 50 enfants vivent dans cet immeuble; scolarisez ces enfants le plus rapidement possible", selon un communiqué.

Interrogée, la préfecture a assuré qu'"aucun" Syrien ne serait renvoyé dans son pays et que, pour ceux qui n'ont pas encore effectué de demande d'asile, "les services de l'Etat les accompagneront dans leur procédure", selon un communiqué diffusé par la préfecture.

"S'agissant des enfants, des démarches sont entreprises pour engager un processus de scolarisation", ajoute le texte.

Le président de Toulouse Habitat, Franck Biasotto, a pour sa part souhaité que le report du procès soit "mis à profit pour que des solutions d'hébergement durable soient trouvées". Le bailleur social a précisé qu'il avait demandé une action en justice en raison de "l'insalubrité et du manque de sécurité" des logements destinés à la démolition.

François Piquemal, porte-parole sud-ouest de l'association Droit au Logement, dénonce quant à lui la "politique de l'autruche" de la mairie, qui pourrait selon lui reloger les réfugiés dans les milliers de logements vacants de la ville.

M. Piquemal tance aussi l'attitude de la mairie au sujet d'un autre camp, situé sur l'île du Ramier, où vivent depuis deux ans environ 300 personnes venant de Bulgarie, du Portugal et des Balkans, et qui, selon lui, pourrait être évacué le 15 septembre.

Associations et avocats ont demandé vendredi à l'État de "prendre ses responsabilités" pour loger cinq réfugiés syriens, menacés d'expulsion d'un squat toulousain où ils vivent depuis plusieurs mois.Les cinq Syriens, dont le procès a été reporté vendredi, font partie d'un groupe de quelque 135 personnes arrivées progressivement depuis le mois de mars dans des immeubles du quartier...