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Lifestyle - Bande dessinée

« Putain ! Ça pue grave ici ! »

Après son « Beyrouth » écrit en 1995 et publié dans sa ville éponyme en 2013, Barrack Rima revient avec une suite, « Beyrouth bye-bye... ».

Un chemin tortueux, entre puanteur de poubelles, crocodiles et tortues ninja.

À l'occasion de la parution de la nouvelle BD de Barrack Rima, Beyrouth bye-bye, Makan accueille, dans son espace d'exposition, en collaboration avec la galerie Plan Bey, une sélection d'illustrations du dessinateur. Issues de ses carnets de croquis, d'illustrations pour des ouvrages ou de ses planches parues dans la revue Samandal, les reproductions sont agrandies en format poster. La singularité de cet accrochage réside dans le changement d'échelle du dessin, qui s'étale sur le mur, indépendant, débarrassé de son contexte narratif. On peut ainsi découvrir un répertoire varié d'expression plastique, et notamment son usage du collage. Entre autres, des silhouettes sont découpées dans le papier pour redessiner en bas-relief une série de Photos de famille, initialement parue dans Sociologia, al-Akhbar. Entre le gris et l'ocre, la gamme colorée confond humains et architecture urbaine, qui s'entrelacent dans une même grisaille dorée.
C'est au centre de cette exposition que le lancement de la nouvelle BD de Barrack Rima a eu lieu il y a quelques jours. Pièces uniques, couverture et page de garde sont sérigraphiées en 300 exemplaires, pour envelopper une balade cauchemardesque dans les rues de Beyrouth. Le chemin que dessine Barrack Rima n'est pas aisé, entre les « crocodiles » qui barrent la route et détruisent la mémoire ; les tortues ninja qui envahissent le ciel de leurs sombres silhouettes ; la folie mécanique des jeteurs de poubelles... Comme les bulles de textes le remarquent elles-mêmes, ce récit est « chaotique » et « apocalyptique ». Et ce qui surprend particulièrement, c'est le thème des ordures, qui se répand littéralement dans l'espace des pages de l'ouvrage. « Putain ! Ça pue grave ici ! » se plaignent les personnages. Hallucination graphique prémonitoire ? Le dessinateur affirme que « ce problème n'a rien de nouveau, et que n'importe qui aurait pu le prévoir ».
À travers ce récit fantasmatique et inquiétant, Barrack Rima nous livre son expérience tumultueuse de la ville, ce Beyrouth dont il avait rêvé lorsqu'il étudiait en Belgique, et qui s'est offert à lui, dans toute sa réalité monstrueuse. Entrez dans la fabulation pessimiste d'une actualité brûlante. Jusqu'au dimanche 13 septembre.

Carte de visite
Né en 1972 à Tripoli, Barrack Rima a fait des études d'illustration et d'audiovisuel en Belgique. Sa première BD, créée en 1996 et distribuée à Bruxelles à petite échelle, est publiée au Liban en 2013 par Plan Bey. Il fait partie des fondateurs et contributeurs réguliers de la revue Samandal, dans laquelle il a publié par épisodes son récit onirique Qailulet qabl al-Zohr (La sieste du matin).

À l'occasion de la parution de la nouvelle BD de Barrack Rima, Beyrouth bye-bye, Makan accueille, dans son espace d'exposition, en collaboration avec la galerie Plan Bey, une sélection d'illustrations du dessinateur. Issues de ses carnets de croquis, d'illustrations pour des ouvrages ou de ses planches parues dans la revue Samandal, les reproductions sont agrandies en format poster. La...

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