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Moyen Orient et Monde - Migrants

Merkel brandit les idéaux de l’UE face à une crise qui divise l’Europe

Embouteillages monstres à la frontière entre la Hongrie et l'Autriche, pour contrôler les passeurs ; des centaines de réfugiés se sont précipités sur les trains en partance des gares de Budapest vers l'Allemagne.

Les autorités hongroises ont laissé partir à bord de trains à destination de l'Autriche et de l'Allemagne plusieurs centaines de migrants qui avaient passé des jours dans des gares de Budapest transformées en camps de réfugiés improvisés. Patrick Domingo/AFP

La chancelière allemande Angela Merkel a averti que l'échec d'une réponse à la crise migratoire mettrait en péril les idéaux de l'Union européenne, alors que des centaines de migrants semaient le désordre sur les frontières entre la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne, tandis que les Européens affichaient leurs divisions quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de la crise migratoire.
« Les droits civils universels ont été jusqu'à présent étroitement liés à l'Europe et à son histoire, en tant que principe fondateur de l'Union européenne », a déclaré la chancelière au cours d'une conférence de presse à Berlin, estimant que « si l'Europe échoue sur la crise des réfugiés, ce lien avec les droits civils universels sera cassé, il sera détruit ».
En pointe sur le dossier de la crise migratoire ces derniers temps, Mme Merkel a appelé une nouvelle fois à la mise en place de quotas d'accueil par pays européen pour les migrants qui arrivent en Europe, une idée rejetée par de nombreux États.
L'Allemagne s'attend à devoir recevoir 800 000 demandes d'asile cette année, quatre fois plus qu'en 2014.

L'UE divisée
La crise fait tanguer les relations entre Européens, dont les divisions s'étalaient en pleine lumière.
Déterminés à afficher leur rejet des quotas de migrants, les Premiers ministres du Groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie, République tchèque) auront à Prague dans les jours qui viennent une rencontre sur la question des migrations.
Plusieurs responsables occidentaux ont récemment critiqué les pays de l'Est membres de l'UE pour leur peu d'empressement à participer à l'accueil de migrants.
En marge d'une conférence régionale en Slovénie, le président du Conseil européen Donald Tusk a joué les conciliateurs en estimant que l'Europe « fait du mieux qu'elle peut » sur ce dossier, tout en regrettant qu'elle ne soit « pas encore assez efficace ».
À l'occasion d'une visite à Calais (nord de la France), l'un des lieux emblématiques de la crise migratoire, le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a reconnu que si « les chiffres d'arrivées sont importants », ils sont « tout à fait gérables pour un ensemble de 500 millions d'habitants ».

Embouteillages, trains et passeurs
Après les avoir retenus, les autorités hongroises ont laissé partir hier à bord de trains à destination de l'Autriche et de l'Allemagne plusieurs centaines de migrants qui avaient passé des jours dans des gares de Budapest transformées en camps de réfugiés improvisés.
Ainsi, à la gare de Keleti, à la mi-journée, aucune force de sécurité n'était visible.
Des personnes couraient le long du quai pour attraper un train en direction de l'Autriche prévu pour partir à 13h00, heure locale. Certaines aidaient à hisser une femme en chaise roulante dans un wagon.
Un train transportant 300 à 400 migrants a été arrêté à la frontière autrichienne, a indiqué la police autrichienne.
Les migrants, principalement des réfugiés syriens, ont été forcés à en débarquer. Ceux qui avaient déposé une demande d'asile en Hongrie devaient être renvoyés à Budapest, conformément aux règles européennes, les personnes non enregistrées étant autorisées à continuer leur route.
Entre-temps, les personnes se rendant en voiture de Hongrie en Autriche devaient patienter hier dans des bouchons de 50 kilomètres près de la frontière. La police arrêtait chaque camion, fourgon ou voiture, dans le but de mettre la main sur des trafiquants d'êtres humains.
Ces mesures ont été mises en place dimanche soir après qu'un camion abandonné eut été trouvé la semaine dernière dans l'État du Burgenland, près de la frontière avec la Hongrie, avec 71 cadavres en décomposition de migrants.
En Allemagne, ce sont quelque 1 785 passeurs présumés de migrants qui ont été arrêtés entre janvier et juillet, plus « 300 à 400 » pour le seul mois d'août, a indiqué hier la police allemande.
Enfin, en mer Méditerranée, quelque 119 migrants ont été récupérés hier à bord d'un canot pneumatique à la dérive au large des côtes libyennes par un navire affrété par l'ONG MSF.
(Source : AFP)

La chancelière allemande Angela Merkel a averti que l'échec d'une réponse à la crise migratoire mettrait en péril les idéaux de l'Union européenne, alors que des centaines de migrants semaient le désordre sur les frontières entre la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne, tandis que les Européens affichaient leurs divisions quant à l'attitude à adopter vis-à-vis de la crise...

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