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Irak : le Premier ministre appelle la justice à se réformer, nouvelles manifestations

Le Premier ministre irakien a enjoint vendredi le pouvoir judiciaire à prendre des "mesures drastiques" pour que ses réformes anticorruption puissent être appliquées, quelques heures après un appel en ce sens de la plus haute autorité religieuse chiite du pays.

A Bagdad, des milliers de personnes se sont par ailleurs rassemblées dans une ambiance festive en centre-ville pour exprimer leur soutien aux ambitieuses réformes de Haider al-Abadi, l'exhortant toutefois à aller plus loin.

Le Parlement irakien a adopté mardi un plan élaboré par M. Abadi visant à lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance afin de répondre au mécontentement de la population, qui manifeste depuis plusieurs semaines par milliers à Bagdad et dans le sud du pays contre l'incurie de la classe politique et le délabrement des services publics, sur fond de coupures quotidiennes d'électricité.

Vendredi, Haider al-Abadi a affirmé que l'autorité judiciaire devait "prendre une série de mesures drastiques pour garantir le prestige et l'indépendance de la justice et lui permettre de combattre la corruption" sur la base de son plan de réformes, selon un communiqué de ses services. "Les larges réformes que j'ai voulues requièrent une justice ferme et impartiale", a ajouté le Premier ministre.

En votant ce plan à l'unanimité et sans débat, le Parlement irakien avait notamment appelé le Haut conseil judiciaire à présenter un plan de réformes qui permette à la justice d'être réellement indépendante même si cet aspect est en théorie garanti par la Constitution. Peu avant les propos de M. Abadi, l'ayatollah Ali al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite du pays, a salué le train de réformes voté cette semaine et a lui aussi appelé à l'approbation d'autres mesures dans le domaine judiciaire.

"L'une des demandes les plus importantes de ce processus (de réformes) est la réforme de la justice", a déclaré vendredi dans un prêche à Kerbala Abdel Mahdi al-Karbalaï, parlant au nom de l'ayatollah Sistani. "Il ne peut y avoir de véritables réformes sans celle-ci". Il y a une semaine, alors que les manifestations contre la corruption et la mauvaise gouvernance battaient leur plein dans le pays, l'ayatollah Sistani avait exhorté M. Abadi à avoir le "courage" de faire passer des réformes.

Vendredi à Bagdad, les milliers de personnes qui se sont de nouveau rassemblées sur la place Tahrir continuaient de conspuer une grande partie de la classe politique mais encensaient le Premier ministre.
Des portraits d'Abadi flottaient au-dessus des têtes avec comme l'inscription "Tout le peuple est avec toi" alors que les visages d'autres politiciens étaient barrés d'une croix rouge.

"Les premières mesures vont dans le bon sens mais nous voulons plus. Nous voulons que les corrompus soient jugés et récupérer l'argent qui a été gaspillé", affirmait Mohammed Jabbar, un activiste, appelant également à une réforme de la justice. Des milliers d'Irakiens sont également descendus dans les rues vendredi dans plusieurs villes du sud du pays.

Haider al-Abadi avait averti cette semaine que l'application de ses réformes, qui visent à réformer en profondeur le fonctionnement de l'Etat, "ne sera pas facile" car la corruption touche tout le spectre politique irakien. "Les corrompus ne resteront pas les bras croisés", avait-il affirmé. "Ils tenteront de saboter (les réformes) à chaque étape".

Le Premier ministre irakien a enjoint vendredi le pouvoir judiciaire à prendre des "mesures drastiques" pour que ses réformes anticorruption puissent être appliquées, quelques heures après un appel en ce sens de la plus haute autorité religieuse chiite du pays.
A Bagdad, des milliers de personnes se sont par ailleurs rassemblées dans une ambiance festive en centre-ville pour exprimer leur...