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Moyen Orient et Monde - Tensions raciales

Ferguson sombre à nouveau dans la violence

Seconde nuit de confrontation et nombreuses arrestations ; les autorités décrètent l'état d'urgence, mais pas de couvre-feu.

À Ferguson, après une nouvelle nuit de violences, la police a procédé à de nombreuses arrestations, souvent musclées. Scott Olson/Getty Images/AFP

Une seconde nuit de confrontation entre la police et des manifestants a secoué Ferguson, malgré l'état d'urgence instauré lundi dans cette ville du Missouri, théâtre de violences lors de l'anniversaire de la mort d'un jeune Noir tué par un policier blanc. Les centaines de manifestants ont montré leur colère en jetant des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre, souvent casquées et protégées par des boucliers. La police a riposté avec du gaz au poivre et en procédant à de nombreuses arrestations. « Les agitateurs qui ne répondent pas aux appels à se disperser risquent d'être arrêtés », a prévenu la police sur Twitter. Les autorités n'ont toutefois pas instauré de couvre-feu.
Steve Stenger, le responsable du comté de Saint Louis, où se trouve Ferguson, a annoncé que la police du comté prenait en charge la gestion de la crise dans la ville, pour tenter d'éviter les dérapages et les maladresses qui avaient contribué à jeter de l'huile sur le feu l'année dernière et mené à de violents affrontements.
Dimanche, après une journée de manifestations, essentiellement dans le calme, pour commémorer la mort de Michael Brown, la tension était brutalement montée après qu'un jeune Noir de 18 ans a fait feu à plusieurs reprises sur des policiers, qui ont riposté par des tirs très nourris. L'incident, qui n'avait rien à voir avec les manifestations, s'était produit après un affrontement entre deux bandes rivales. Tyrone Harris a été inculpé lundi pour coups et blessures sur un agent de police, agression à main armée et pour avoir tiré sur un véhicule motorisé, avant d'être blessé par les trois policiers qui ont répliqué.

Rien n'a changé
Même si le contexte de cette fusillade est très différent de l'incident d'août 2014 et les émeutes qui ont éclaté en novembre quand le policier qui avait abattu Michael Brown a été totalement blanchi par des jurés, il n'en a pas moins accru les tensions. Elles restent très vives dans la ville malgré les efforts faits par les autorités pour tenter de restaurer un lien plus serein entre les policiers – en très grande majorité blancs – et la population qui dénonce leurs incessantes brimades. Le comportement scandaleux de la police de Ferguson a été confirmé par un rapport accablant du ministère de la Justice et le chef de la police, ainsi que plusieurs responsables de la ville ont depuis démissionné, ou été remplacés. Le nouveau chef de la police est un Noir.
D'autres cas de violences policières gratuites envers des Noirs – qui ont coûté la vie à plusieurs d'entre eux – ont jeté la lumière sur des méthodes et un état d'esprit des services de police qui affectent la communauté noire, mais sont souvent ignorés de la population blanche. Plus largement, ces brutalités policières ont crûment illustré le fait que l'élection du premier président noir en 2008, présentée comme le signe d'une ère postraciale, n'avait en fait rien changé en profondeur.
(Source : AFP)

Une seconde nuit de confrontation entre la police et des manifestants a secoué Ferguson, malgré l'état d'urgence instauré lundi dans cette ville du Missouri, théâtre de violences lors de l'anniversaire de la mort d'un jeune Noir tué par un policier blanc. Les centaines de manifestants ont montré leur colère en jetant des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre, souvent...
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