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Moyen Orient et Monde - Irak

Le Parlement approuve à l’unanimité les réformes anticorruption, reste la mise en œuvre...

Un plan destiné à répondre au mécontentement grandissant au sein de la population qui manifeste depuis plusieurs semaines contre la corruption généralisée de la classe politique.

Un Irakien écoute à la radio le discours du président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, le 11 août 2015, alors qu’étaient votées à l’unanimité des réformes majeures donnant au gouvernement les moyens de lutter contre la corruption endémique. Sabah Arar/AFP

Le Parlement irakien a approuvé hier, à l'unanimité et avec une célérité inhabituelle, des réformes majeures qui donnent au gouvernement les moyens de lutter contre la corruption endémique et d'améliorer les services publics, après des semaines de contestation populaire.
En Irak, une adoption par les députés d'importantes décisions donne généralement lieu à des batailles entre les différents blocs politiques et prend beaucoup de temps, de nombreux parlementaires boycottant même les sessions pour empêcher d'atteindre le quorum et de voter. Mais hier, le plan de réformes « a été unanimement approuvé » par un vote à mains levées, a annoncé le président du Parlement Salim al-Joubouri sous les applaudissements. Le vote a eu lieu immédiatement après la lecture en début de séance du programme proposé par le Premier ministre Haider al-Abadi, sans même qu'un débat n'ait lieu. Durant cette session, les députés ont également approuvé de nouvelles dispositions ajoutées au plan par le Parlement. Dans un communiqué, M. Abadi s'est félicité de ce qui s'apparente à une victoire politique et a promis « de poursuivre sur la voie des réformes, même si cela (lui) coûterait la vie ». Sur les 328 membres que compte le Parlement, 297 députés étaient présents.

Des mesures courageuses
La mesure phare du plan Abadi est la suppression « immédiate » des postes des trois vice-Premiers ministres et trois vice-présidents, dont Nouri al-Maliki, prédécesseur et rival de M. Abadi dont les mandats ont été marqués par des accusations de corruption et d'autoritarisme. Indépendamment de cette mesure phare, figurent parmi les dispositions ajoutées par le Parlement la possibilité pour les députés de voter une motion de défiance contre des ministres « négligents et corrompus », la mise en place d'une loi destituant les parlementaires trop souvent absents et une limite à deux mandats pour les trois personnages les plus importants de l'État : le Premier ministre, qui a les plus larges pouvoirs, le président et le chef du Parlement.
Le programme proposé par le Parlement porte également sur la « réduction immédiate et globale » du nombre très important de gardes du corps des officiels, sur la suppression des « provisions spéciales » allouées aux hauts responsables et enfin sur l'abolition « des quotas confessionnels ». Le plan propose que les responsables politiques ne soient plus choisis selon leur appartenance confessionnelle ou ethnique, mais selon « leurs compétences, leur honnêteté et leur expérience ».
Ces mesures sont destinées à répondre au mécontentement grandissant au sein de la population qui manifeste depuis plusieurs semaines pour protester contre la corruption généralisée de la classe politique, la mauvaise gouvernance et le délabrement des services publics, notamment les fréquentes coupures d'électricité dans un pays où les températures estivales peuvent dépasser les 50° Celsius.
Même si les mesures visant à réformer en profondeur le fonctionnement de l'État ont été facilement votées, leur mise en application s'annonce ardue dans la mesure où tout le spectre politique profite généralement de la corruption en Irak. « Tous les hommes politiques irakiens soutiennent officiellement ces réformes, mais ils sont tous fortement impliqués dans la corruption », explique ainsi Zaïd al-Ali, un constitutionnaliste. Ils n'ont d'autre choix que de se prononcer pour les réformes, « mais ils vont travailler contre ». En outre, selon lui, la suppression des postes de vice-présidents doit se faire par le biais d'un amendement constitutionnel, ce qui exige la tenue d'un référendum, et cette consultation a peu de chance d'être organisée rapidement.

(Source : AFP)

Le Parlement irakien a approuvé hier, à l'unanimité et avec une célérité inhabituelle, des réformes majeures qui donnent au gouvernement les moyens de lutter contre la corruption endémique et d'améliorer les services publics, après des semaines de contestation populaire.En Irak, une adoption par les députés d'importantes décisions donne généralement lieu à des batailles...

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