L'utilisation du renminbi s'est « accrue » sur le globe, mais un « important travail » reste à accomplir pour déterminer si la devise chinoise peut rejoindre les monnaies de référence du Fonds monétaire international, a annoncé l'institution mardi.
Pékin ambitionne d'élargir l'usage de sa monnaie hors de ses frontières en obtenant son inclusion dans les droits de tirage spéciaux (DTS), l'unité de compte du FMI qui est actuellement composé de quatre devises (dollar, euro, livre et yen).
Le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 États membres, prendra sa décision finale en « novembre » à l'issue de sa traditionnelle revue quinquennale de son panier de devises, a affirmé un haut responsable du FMI sous le couvert de l'anonymat. « L'utilisation internationale du renminbi s'est accrue, même si elle est partie de très bas », a estimé le FMI dans son rapport.
Selon l'institution, le yuan, autre nom du renminbi, remplit ainsi le critère d'une monnaie utilisée pour les exportations, grâce à la puissance commerciale de la Chine. Mais d'autres conditions doivent être remplies, estime le rapport. « Un des points centraux de la revue sera de déterminer si oui ou non le renminbi est une monnaie librement utilisable », a ainsi estimé le FMI.
La convertibilité du yuan reste étroitement contrôlée par Pékin, au grand dam des États-Unis qui assurent que la monnaie est artificiellement sous-évaluée pour doper la compétitivité des exportations chinoises. « Un important travail reste à accomplir pour informer le conseil d'administration du FMI sur l'intégration du renminbi au panier de DTS », conclut le FMI, qui a toutefois assuré en mai qu'il ne jugeait plus le yuan sous-évalué. Fin mai, les pays industrialisés du G7 s'étaient dit « tous d'accord » pour soutenir l'ajout de la devise chinoise aux monnaies du FMI, mais avaient assuré que le processus ne devait pas être précipité. La dernière modification de ce panier de devises remonte à 2000 quand l'euro avait remplacé le franc et le deutsche mark.
Quelle que soit la décision finale, le rapport de l'institution préconise que la composition actuelle du panier de devises reste en vigueur jusqu'en septembre 2016, et n'expire pas comme prévu à la fin de l'année, pour laisser du temps aux opérateurs de marchés de s'adapter à un éventuel changement.
Le conseil d'administration du FMI se prononcera sur cette demande d'extension en août.
(Source : AFP)
Économie - Monnaie
Le FMI freine les ambitions internationales du yuan
OLJ / le 06 août 2015 à 00h00