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Moyen Orient et Monde - Médias et trahison

Le gouvernement Merkel toujours sous pression

Des manifestants exhibant une pancarte sur laquelle est écrit : le journalisme n’est pas un crime, lors d’une manifestation à Berlin pour soutenir « Netzpolitik ». DPA/Britta Pedersen/AFP

Malgré le limogeage du procureur général par le ministre de la Justice, la colère restait vive hier en Allemagne où des voix de tous bords exigeaient que le gouvernement d'Angela Merkel s'explique sur l'enquête pour trahison visant des journalistes.
L'annonce mardi soir du limogeage d'Harald Range, 67 ans, par le ministre de la Justice Heiko Maas a fait l'effet d'une bombe et immédiatement suscité d'abondantes réactions, beaucoup pointant la réaction tardive du ministre face à une enquête initiée en mai et qu'il n'a manifestement pas tenté d'empêcher, au moins au début. En effet, dans la presse, les critiques étaient légion : M. Maas « a trop longtemps laissé courir la procédure » et n'a réagi « que lorsque les premières protestations ont débuté », relevait le quotidien Tagesspiegel, rejoint par le conservateur Die Welt pour qui Heiko Maas, mis au courant tôt de cette enquête, « n'a pas donné d'instructions claires, jusqu'au moment où l'affaire a été rendue publique ».
Façon de dire que, dans le dossier Netzpolitik, du nom du blog visé par l'enquête pour violation du secret d'État dans deux articles publiés en début d'année, forcément sensible, M. Maas aurait pu réagir beaucoup plus tôt en faisant stopper la procédure.
Les commentateurs relevaient également que, à l'origine de la procédure, il y avait la plainte contre X pour « trahisons de secrets d'État » du président de l'Office de protection de la Constitution (renseignement intérieur) Hans-Georg Maassen. Une plainte forcément déposée avec l'aval de l'autorité de tutelle de M. Maassen, le ministre de l'Intérieur conservateur Thomas de Maizière, réputé très proche de la chancelière Merkel.
Pour sa part, Die Linke, parti d'opposition de gauche radicale, réclame la démission de M. Maassen et exige que MM. Maas et de Maizière « prennent leurs responsabilités dans cette affaire ». L'autre parti de la mince opposition, les Verts, a formulé des demandes similaires. Même au sein de la coalition conservateurs/sociaux-démocrates d'Angela Merkel, quelques voix critiques se faisaient entendre.
Enfin, dans un communiqué, l'Association des journalistes allemands a demandé que la « criminalisation de Markus Beckedahl et Andre Meister », les deux journalistes de Netzpolitik, « cesse immédiatement ».

(Source : AFP)

Malgré le limogeage du procureur général par le ministre de la Justice, la colère restait vive hier en Allemagne où des voix de tous bords exigeaient que le gouvernement d'Angela Merkel s'explique sur l'enquête pour trahison visant des journalistes.L'annonce mardi soir du limogeage d'Harald Range, 67 ans, par le ministre de la Justice Heiko Maas a fait l'effet d'une bombe et immédiatement...
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