Rechercher
Rechercher

Économie - Industrie nucléaire

Areva lorgne sur des investisseurs chinois

Areva pourrait faire entrer des partenaires chinois à son capital, pour l'aider à se renflouer, parallèlement à l'accord trouvé cette semaine avec EDF sur les réacteurs, indique le président du conseil de surveillance du groupe nucléaire, Philippe Varin, dans le Journal du dimanche (JDD).
« La Chine est incontournable pour Areva. C'est maintenant qu'il faut nouer des alliances, car elle est en croissance et a besoin de technologies », déclare Philippe Varin dans les colonnes du JDD. « D'une manière générale, faire des coentreprises en Chine a ses limites. Une alliance capitalistique est une voie qui permet d'équilibrer une relation dans la durée », ajoute celui qui avait piloté l'entrée du chinois Dongfeng au capital du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën en 2014. Il souligne encore qu'« il faut que les actionnaires apportent quelque chose, comme le renforcement de liens commerciaux, en cohérence avec notre projet industriel ».
Le JDD ajoute que le groupe nucléaire prévoit de chercher des fonds auprès de CGN et CNNC, chefs de file de la filière nucléaire chinoise. « La recapitalisation pourrait se faire en deux temps : une opération menée par l'État l'an prochain, puis l'entrée des Chinois plus tard. Certains misent après l'élection présidentielle de 2017. Dans tous les cas, les négociations prendront du temps », avance l'hebdomadaire.
« Je ne suis pas focalisé sur la Chine. Notre partenaire japonais Mitsubishi est aussi important », assure cependant Philippe Varin. Areva a notamment codéveloppé avec Mitsubishi Heavy Industry (MHI) le réacteur de 3e génération à moyenne puissance Atmea, et en juin le patron de MHI, Shunichi Miyanaga, s'était dit prêt à aider son partenaire français, y compris via une éventuelle entrée à son capital.

Pas avant l'automne
Crée en 2001 et en proie à de grandes difficultés financières depuis de longs mois, Areva avait officialisé jeudi la cession de la majorité de sa division réacteurs à EDF – dont il conservera à terme entre 15 % et 25 % –, une transaction qui pourrait lui rapporter 2 milliards d'euros. Il prévoit en outre de récupérer 1,6 milliard d'euros par ses propres moyens.
Néanmoins, le groupe détenu à 87 % par l'État français (directement et indirectement) a chiffré ses besoins de financement à 7 milliards d'euros d'ici à 2017 et il lui reste donc environ 3,4 milliards d'euros à trouver. Le gouvernement s'est engagé à renflouer le groupe, mais refuse d'avancer un montant avant l'automne, en attendant qu'Areva lui présente un nouveau plan de marche. Or, selon le JDDs, le gouvernement ne serait prêt à apporter à Areva que deux milliards d'euros l'an prochain, et Bercy, soucieux de limiter la facture pour l'État, est favorable à ce que le groupe aille chercher le reste auprès de partenaires chinois.
L'annonce de l'accord entre Areva et EDF a par ailleurs sucité de vives réactions dans la presse française. « La quasi-faillite d'Areva coïncide avec la fin du choix du tout-nucléaire pour la production d'électricité », avait ainsi souligné Jean-Christophe Ploquin dans La Croix, alors que pour Maurice Ulrich, de L'Humanité, le naufrage d'Areva a symbolisé « le pilotage à courte vue fondé sur la rentabilité à court terme du nucléaire français », sans « véritable débat national sur l'avenir de la filière ».

Areva pourrait faire entrer des partenaires chinois à son capital, pour l'aider à se renflouer, parallèlement à l'accord trouvé cette semaine avec EDF sur les réacteurs, indique le président du conseil de surveillance du groupe nucléaire, Philippe Varin, dans le Journal du dimanche (JDD).« La Chine est incontournable pour Areva. C'est maintenant qu'il faut nouer des alliances, car elle...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut