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Liban - Crise

Des réunions en série alors que les déchets jonchent les rues

Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a multiplié les contacts hier pour essayer de parvenir à un plan d'urgence pour le ramassage des ordures ménagères en attendant un règlement à long terme.

Mohammad Machnouk et Marwan Hamadé ont tenu une conférence de presse conjointe au Parlement, après la réunion de la commission parlementaire de l’Environnement. Photo Hassan Assal

Ce n'est que demain jeudi que le gouvernement planchera – si les ministres du Courant patriotique libre le permettent – sur le dossier des déchets ménagers dont l'amoncellement dans les rues commence à prendre une dimension alarmante.


L'exécutif n'a pas jugé le problème suffisamment grave pour tenir une réunion extraordinaire qui lui sera consacrée. En attendant celle, ordinaire, de demain, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a effectué une tournée, hier, auprès du chef du gouvernement, Tammam Salam, de la commission parlementaire de l'Environnement et du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) pour discuter des solutions d'urgence à mettre en place. La conclusion a été la suivante : il faut que les municipalités coopèrent avec le ministère et déterminent les sites qui accueilleront des décharges.
Le ministre, qui a tenu une conférence de presse conjointe avec le président de la commission parlementaire de l'Environnement, Marwan Hamadé, n'a cependant pas précisé par quels moyens et suivant quels traitements les municipalités devront coopérer, sachant que certaines ont déjà pris l'initiative d'enterrer leurs déchets dans des conditions qui n'ont rien à voir avec les normes requises.


La tournée effectuée par M. Machnouk auprès des administrations n'a donc rien donné. Quelles solutions peuvent d'ailleurs être trouvées en 24 h à un problème qui touche Beyrouth, le Mont-Liban et une partie du Liban-Nord ? Un problème qu'on voyait pourtant venir depuis des mois... « Nous ne pouvons pas aujourd'hui établir des stratégies à long terme. Une solution rapide s'impose puis nous verrons comment la poursuivre afin de parvenir à un système général de traitement des déchets solides. Celui-ci ne doit pas être centralisé et il faudrait qu'il y ait des zones de service et que le tout soit opéré par les compagnies qui remporteront l'appel d'offres », a déclaré M. Machnouk à partir du Parlement. Il a pratiquement répété ce qu'il avait annoncé durant sa conférence de presse de jeudi dernier au sujet de l'appel d'offres et de l'ouverture des plis pour Beyrouth et le Mont-Liban.


Selon ses explications, Sukleen, en charge du ramassage des déchets dans ces deux mohafazats, continue de nettoyer les rues, d'entreposer et de traiter les détritus dans ses installations « qui commencent cependant à être saturées ». « Les municipalités qui peuvent ramasser ou assurer des décharges temporaires devraient le faire, sinon nous serons obligés d'arrêter de ramasser leurs déchets », a-t-il averti. « Il faut que les déchetteries qui existent acceptent de recevoir une partie des détritus de Beyrouth où des décharges n'existent pas. Sukleen est prête à ramasser les déchets de toute région qui assure des décharges », a encore dit M. Machnouk, en rappelant qu'il existe au Liban 760 déchetteries « où des remblais sont notamment jetés ». La chaux jetée sur les déchets qui s'amoncellent dans les rues « n'est pas suffisante pour empêcher la prolifération des maladies », a encore mis en garde le ministre.


(Lire aussi : Devant le fait accompli, les municipalités se débattent comme elles peuvent)

 

Hamadé : La santé des gens prime
Marwan Hamadé a pour sa part mis l'accent sur le problème « endémique » qu'est devenu le ramassage des ordures, en insistant sur le recours à une solution « radicale ». « Nous avons essayé d'établir une feuille de route pour en finir avec cette crise ponctuelle et dangereuse (...) et nous avons assuré, sans considérations politiques, que ce problème n'est pas celui d'un pouvoir d'un ministère ou du gouvernement, mais celui d'un pays », a-t-il observé, avant d'indiquer que les solutions dégagées portent sur « le ramassage des ordures qui jonchent les rues, puis l'ouverture des plis après l'appel d'offres lancé, avant que les compagnies auxquelles la mission de traiter les déchets ménagers sera adjugée n'entament leurs activités ». Il leur faudra six mois, selon M. Hamadé qui souligne que les incinérateurs seront l'ultime solution. « Nous nous sommes penchés aujourd'hui sur des chiffres et des délais et je souhaite que le Conseil des ministres parviendra jeudi à dépasser le problème du mécanisme de prise de décision parce que la santé du citoyen prime », a-t-il dit, en assurant que la commission qu'il préside restera en session ouverte.
Entre-temps, au niveau politique, des voix se sont élevées pour critiquer la gestion officielle du dossier des déchets et appeler à des solutions radicales. Le député Ammar Houri a ainsi jugé que le gouvernement se devait de tenir une réunion extraordinaire, alors que le ministre de l'Économie, Alain Hakim, relevait que si le gouvernement avait tenu compte des observations du parti Kataëb, auquel il appartient, le problème ne se serait pas posé aujourd'hui. Les Kataëb avaient jugé qu'il appartient à l'État et non pas aux compagnies sélectionnées suite à l'appel d'offres de déterminer les sites des décharges et prôné la décentralisation à ce niveau.


Député du Akkar, Mouïn Merhebi a mis en garde les autorités contre toute tentative de se débarrasser des déchets d'autres régions dans son mohafazat, estimant que les autorités auraient « mieux fait de se souvenir du Akkar en y ouvrant une branche de l'Université libanaise ou un hôpital, en modernisant le réseau électrique qui date de 1954 et en asphaltant ses routes défoncées, plutôt qu'en y déversant les déchets d'autres régions ». Il a assuré que les Akkariotes « s'opposeront de toute leur force à l'arrivée de déchets d'autres régions, même à titre provisoire ».

Ce n'est que demain jeudi que le gouvernement planchera – si les ministres du Courant patriotique libre le permettent – sur le dossier des déchets ménagers dont l'amoncellement dans les rues commence à prendre une dimension alarmante.
L'exécutif n'a pas jugé le problème suffisamment grave pour tenir une réunion extraordinaire qui lui sera consacrée. En attendant celle,...

commentaires (3)

Les Libanais restent capables, même si ça fait rire, de s’interroger avec gravité sur leur suffisance ou leur nombril. Ils considèrent que leur excellence est very importante, et raffolent des enquêtes de voirie qui vérifient que dans les peuplades de ce "fertile" ils seraient les meilleures ! Les récréations étant fugaces, voici 1 florilège de pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ont d’eux-mêmes les sujets de ce pays : boSSfaïr himself pourrait s’écrier: "Dieu a besoin du Liban!", perturbant l’Éternel sur ses hauteurs ! Puis, drôlement, d’autres ineffables oranges qui, refusant que la voirie utilise toute ramassette qui ne serait pas high-tech d’expliquer : "on ne peut certes imposer l’obligation de confier l'air qu'on renifle à 1 banale raclette."! Il est vrai qu'ils viennent de some bourgs plaçant au fronton de leurs mairies l’indépassable : "C’est pas pour nous va(e)nter, mais qu’est-ce qu’il fait chaud."! Moult, ventilateurs et narines au vent 1 fois juchés, peuvent dire bien des choses en somme en variant le ton ! Mais bon, passons. "Nous avons une chance folle d’être experts", dixit Gilberte la Késsérwân(i)aise. "Mondialement on attend la solution du Liban." ! Évidemment, pensée subtile de l’autre Béssîîîl ! Näämttallâh : "Cette expertiiise représente de par le monde un PLUS." ! Certes. On devrait avoir honte de se gausser de la sorte de ces Libanais(h), faisant fi des décennies durant lesquelles on vivait ici - Heureux - comme si dieu était, yîîîh, éhhh libanais !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 28, le 22 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • Les Libanais restent capables, même si ça fait rire, de s’interroger avec gravité sur leur suffisance ou leur nombril. Ils considèrent que leur excellence est very importante, et raffolent des enquêtes de voirie qui vérifient que dans les peuplades de ce "fertile" ils seraient les meilleures ! Les récréations étant fugaces, voici 1 florilège de pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ont d’eux-mêmes les sujets de ce pays : boSSfaïr himself pourrait s’écrier: "Dieu a besoin du Liban!", perturbant l’Éternel sur ses hauteurs ! Puis, drôlement, d’autres ineffables oranges qui, refusant que la voirie utilise toute ramassette qui ne serait pas high-tech d’expliquer : "on ne peut certes imposer l’obligation de confier l'air qu'on renifle à 1 banale raclette."! Il est vrai qu'ils viennent de some bourgs plaçant au fronton de leurs mairies l’indépassable : "C’est pas pour nous va(e)nter, mais qu’est-ce qu’il fait chaud."! Moult, ventilateurs et narines au vent 1 fois juchés, peuvent dire bien des choses en somme en variant le ton ! Mais bon, passons. "Nous avons une chance folle d’être experts", dixit Gilberte la Késsérwân(i)aise. "Mondialement on attend la solution du Liban." ! Évidemment, pensée subtile de l’autre Béssîîîl ! Näämttallâh : "Cette expertiiise représente de par le monde un PLUS." ! Certes. On devrait avoir honte de se gausser de la sorte de ces Libanais(h), faisant fi des décennies durant lesquelles on vivait ici - Heureux - comme si dieu était, yîîîh, éhhh libanais !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 28, le 22 juillet 2015

  • DES DÉCHÊTS DANS LES RUES ET DES DÉCHÊTS AILLEURS ! QUI SERA L'HERCULE QUI DÉVIERA LE FLEUVE POUR NETTOYER TOUS LES DÉCHÊTS DANS LES ÉCURIES CRABIENNES DE L'ATOLL ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 42, le 22 juillet 2015

  • Dommage collateral de ces amoncellements d'ordures: plus aucune place ou presque pour garer sa voiture , vu que les dechets ont envahi tous les trottoirs. deja que se garer etait un probleme insurmontable, ca ne s'arrange pas!

    Le Herisson

    08 h 37, le 22 juillet 2015

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