Inaugurant le XIIIe Festival international de Baalbeck, Oum Kalsoum a chanté, hier soir, devant un parterre en délire.
La Callas, la Fitzgerald, Amalia Rodriguez, Piaf ont connu la gloire : mais aucune d'entre elles n'aura soulevé les torrents d'adoration qui accompagnent Oum Kalsoum depuis plus de 40 ans.
Rien ne ressemble à un récital donné par l'« Astre de l'Orient ». Les Beatles font entrer en transe des foules de teenagers ; mais qui peut se vanter d'envoûter avec la même intensité des milliers d'auditeurs dont l'âge va de 12 à 80 ans... ?
Le récital d'hier soir (le second aura lieu demain) ressemblait à ces immenses fêtes païennes dont le monde a perdu le secret. Oum Kalsoum chantait, et, tour à tour, c'était l'amour, la douleur, la joie qui planaient au-dessus des colonnes du temple de Jupiter.
Oum Kalsoum, c'est la voix des dieux qui détiennent la possibilité de régir les sentiments des hommes.
Elle a dit : « Il est trop tard... Nous sommes restés loin l'un de l'autre... Et le feu est devenu fumée et cendres... À quoi servez-vous regrets... ? » ... Et des milliers d'hommes et de femmes, de vieux et de jeunes ont frissonné dans la nuit de Baalbeck.
Elle a dit : « Les nuits de douleur sont trop longues... Les amants sont séparés... »
Elle a dit : « Ils m'ont reparlé de toi, ont ravivé le feu du désir de te revoir, dans mon cœur et dans mes yeux... Pourquoi m'ont-ils rappelée... ? »
... Et des milliers d'hommes et de femmes, de vieux et de jeunes, n'ont plus été qu'une seule voix pour crier une admiration sans limites...
Liban - Les archives racontent...
Pour inaugurer le XIIIe Festival de Baalbeck : La voix de l’amour a résonné dans le temple du Jupiter
Dans « Le Jour » du samedi 13 juillet 1968
OLJ / Par S. N., le 13 juillet 2015 à 01h35
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