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Liban - Émigrés

RJLiban ouvre les portes du pays à 80 privilégiés de la diaspora

Quatre-vingts personnes d'ascendance libanaise, plus ou moins lointaine, sont arrivées au Liban pour vingt-deux jours de découverte riches en émotion. Naji Farah, le fondateur de RJLiban, les a accueillis à Beyrouth.

Photo de groupe des membres de l’association et des quatre-vingts participants.

Hier, Badaro a été choisi comme point de départ du « marathon découverte » que s'apprêtent à courir quatre-vingts membres privilégiés de la diaspora libanaise : ils avaient obtenu une bourse grâce au Rassemblement de la jeunesse libanaise (RJLiban).
Après avoir tiré 80 noms parmi les 350 inscrits au concours, Naji Farah, le fondateur de RJLiban, a déroulé le tapis rouge aux heureux gagnants qui n'ont eu à leur charge que le billet d'avion. Celui-ci a affirmé œuvrer depuis trente ans pour « favoriser le retour des descendants de Libanais, en vue de répandre une autre image du Liban ».
Les activités se déroulent durant une vingtaine de jours. Au programme : des excursions dans toutes les villes symboliques libanaises, des cours de langue pour s'initier au dialecte local et même la possibilité de faire sa généalogie personnalisée. Une occasion de renouer le lien entre ces descendants de Libanais, majoritairement venus d'Amérique latine, et leur pays d'origine qu'ils n'ont, pour la plupart, jamais visité.
« C'est un moment fort de la reconquête des liens entre le Liban et son immense diaspora », a déclaré Cécile Longé, la consule générale de France au Liban, lors du discours d'ouverture. « Vous êtes accueillis comme des enfants prodigues, c'est le moment de lier votre Liban fantasmé à la réalité », a-t-elle ajouté en direction des participants, et en présence des ambassadeurs de leurs pays. En effet, en plus d'attirer les étrangers d'origine libanaise, l'événement renforce aussi l'amitié mutuelle entre le Liban et les pays de ces participants, comme l'Uruguay, le Mexique, l'Argentine, le Brésil, le Canada et la France. Des pays où Naji Farah a développé des liens privilégiés et de nombreux contacts parmi les groupes d'immigrés libanais, habitués à se réunir une fois par semaine pour parler de leurs racines.

Joie et tristesse
Les histoires personnelles des candidats témoignent de la complexité des rapports de la diaspora libanaise avec le pays de leurs ancêtres. En témoigne l'histoire de Paula Farias Nallim, une étudiante en professorat de français de 33 ans, qui fait partie de ces Argentines ayant une attache singulière avec le pays du Cèdre. « Ma grand-mère avait envoyé ma mère en Argentine pour convaincre son frère de revenir au Liban. Mais ma mère est tombée amoureuse de ce pays d'Amérique latine et n'a pas voulu revenir au bercail, ce qui a brisé ma famille au Liban. Hier, en sortant de l'avion, j'ai ressenti un mélange de joie et de tristesse. Aujourd'hui, j'ai la responsabilité de réparer, de manière symbolique, les blessures laissées par cette séparation », a-t-elle raconté avec émotion. « Il me tarde de découvrir ce pays très petit qui a d'immenses choses à offrir », a ajouté la jeune femme, rencontrée sur place.
Frederico et Paula ont, eux, décidé de vivre encore plus intensément leur expérience libanaise. Ils vont se marier fin juillet à l'église maronite de Tyr. Ces deux Argentins ont longtemps rêvé de s'unir au Liban, sans penser qu'ils pourraient réaliser ce vœu un jour. « J'ai choisi de me marier avec ma fiancée au Liban car j'ai appris à aimer ce pays en voyant les yeux brillants de mon grand-père lorsqu'il me parlait de sa terre natale », a expliqué le futur marié.
« C'est fou comme ils aiment un pays qu'ils ne connaissent pas encore. Certains ont même des tatouages qui représentent le Liban sur leur corps ! » s'est étonnée Céline, 22 ans, une Libanaise de nationalité française qui étudie à Paris et qui, elle aussi, a été sélectionnée pour participer au séjour. « Mon père a toujours été muté aux quatre coins du monde et nous l'avons suivi, mais quand nous retournons au Liban, je me sens enfin chez moi. Cette fois-ci, je veux en profiter pour voir tous les recoins de mon pays », a précisé l'étudiante en finances, qui s'est engagée à tout faire pour convaincre ses amis d'origine libanaise de découvrir à leur tour leur pays.
D'autres ont appris à aimer le pays de leurs ancêtres par la voie de la culture et de la connaissance. « J'ai toujours été passionné par la politique au Moyen-Orient, et surtout au Liban », a précisé Abas Tanus Mafud, un Argentin de 26 ans, conseiller au Parlement et professeur en politique internationale. « J'ai envie de montrer à certains Argentins que leur méfiance envers les Arabes est infondée, en rapportant avec moi un peu des traditions, de la langue et des us et coutumes libanais », a-t-il expliqué. Le but de sa participation ? « Je voulais comprendre l'histoire de ma famille, mais aussi savoir préparer parfaitement un narguilé ! » a ajouté Abas, non sans humour.
La plupart des participants au séjour ont fait un grand effort : ils ont enduré trente heures de vol et plus de trois escales pour arriver à Beyrouth. Avant le réconfort : celui d'arriver sur la terre de leurs ancêtres...

Hier, Badaro a été choisi comme point de départ du « marathon découverte » que s'apprêtent à courir quatre-vingts membres privilégiés de la diaspora libanaise : ils avaient obtenu une bourse grâce au Rassemblement de la jeunesse libanaise (RJLiban).Après avoir tiré 80 noms parmi les 350 inscrits au concours, Naji Farah, le fondateur de RJLiban, a déroulé le tapis...

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