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Économie - Grèce

Athènes et ses créanciers pourront-ils briser le tabou d’une nouvelle restructuration de la dette ?

Grand tabou des difficiles discussions à Bruxelles, une restructuration de la dette de la Grèce est incontournable à long terme, selon nombre d'économistes, même si la survie du pays à court terme n'en dépend pas.
La question de la dette est reléguée au second plan dans les réunions qui se succèdent depuis une semaine, jusqu'ici sans perspective immédiate de succès, entre la Grèce et ses partenaires (Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, États de la zone euro).
L'urgence est ailleurs : la Grèce doit verser dans cinq jours 1,5 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars) au FMI, et le 20 juillet une grosse somme à la BCE. Sans aide de ses partenaires, elle risque le défaut de paiement.
Mais au-delà de cette échéance, pour le gouvernement grec emmené par la gauche radicale Syriza, aucun sauvetage ne sera complet s'il fait l'impasse sur un réaménagement de la dette publique, qui pèse quelque 180 % du produit intérieur brut.
Le FMI, qui n'est pourtant d'accord sur rien d'autre avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, veut lui aussi ouvrir ce dossier.
En face, l'Allemagne et d'autres représentants d'une ligne dure rechignent à se pencher sur une dette grecque déjà restructurée en 2012 au détriment des créanciers privés – ils n'en détiennent plus que 15 à 20 % – et dont les remboursements s'étalent sur des décennies.
Au milieu, la France voudrait elle au moins « donner une lueur d'espoir » à M. Tsipras sur un thème qui fut au centre de sa campagne électorale. Sans cela, Paris craint que la zone euro, déjà secouée depuis cinq ans par les spasmes liés à la Grèce, ne trouve jamais de vrai répit.
Conscients du problème, les partenaires de la Grèce avaient prévu dès 2012 ce que Frederik Ducrozet, analyste de Crédit agricole CIB, appelle une « restructuration light » : non pas effacer purement et simplement des créances, mais réduire les intérêts et repousser les échéances.
Si la dette est rééchelonnée, l'État grec retrouvera un peu de marge budgétaire et le FMI pourra sans perdre la face réduire ses exigences de rigueur. Et peu importe si pour M. Ducrozet, tout ceci est de « la science-fiction » mathématique sans rapport avec la réelle soutenabilité de la dette grecque.
Réaménager la dette est « un enjeu politique de très court terme et économique de très long terme », pas une urgence financière, dit pour sa part Christopher Dembik, économiste de Saxo Banque.
Le calendrier des remboursements et paiements d'intérêts de la Grèce est déjà très étalé, avec beaucoup d'échéances, notamment bilatérales, après 2020.
Mais avant 2020, Athènes doit effectuer des paiements au FMI et à la BCE, dont une bonne partie concentrée cet été en un véritable « mur de la dette ».
Pour M. Dembik, il serait possible de soutenir la Grèce pendant cette phase critique, d'abord en libérant une enveloppe de 7 milliards d'euros (7,8 milliards de dollars) bloquée depuis l'été dernier, ce qui est l'objectif des négociations actuelles. Ensuite en lançant un nouveau plan d'aide financière, le troisième depuis 2010. Le tout permettrait de remettre à plus tard la discussion sur un effacement de dette, incontournable selon l'économiste : « Pour que la dette devienne supportable, il faudrait des années de très forte inflation. Or, aujourd'hui, la Grèce est en déflation. »
(Source : AFP)

Grand tabou des difficiles discussions à Bruxelles, une restructuration de la dette de la Grèce est incontournable à long terme, selon nombre d'économistes, même si la survie du pays à court terme n'en dépend pas.La question de la dette est reléguée au second plan dans les réunions qui se succèdent depuis une semaine, jusqu'ici sans perspective immédiate de succès, entre...

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