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Arménie : des milliers de personnes continuent à manifester contre le pouvoir

Plus de 9.000 Arméniens continuaient de manifester mercredi à Erevan, pour la sixième journée consécutive, pour protester contre la hausse du prix de l'électricité, au lendemain d'arrestations massives par la police anti-émeutes.

Malgré une chaleur étouffante, 600 personnes, principalement des jeunes, se sont rassemblées toute la journée dans le centre de la capitale arménienne avant d'être rejointes dans la soirée par des milliers de protestataires, certains venus de province. Chantant "Nous sommes les maîtres de notre pays", les manifestants ont décidé de maintenir la pression contre le gouvernement du président Serge Sarkissian jusqu'à ce qu'il revienne sur sa décision d'augmenter les tarifs de l'électricité. Dans une ambiance majoritairement festive, ils ont appelé l'ensemble des Arméniens à rejoindre leur mouvement par des actions symboliques, les invitant par exemple à éteindre la lumière et leurs appareils électriques pendant une heure mercredi soir.

Il s'agit là du mouvement antigouvernemental le plus important de ces dernières années en Arménie. Près de 6.000 personnes s'étaient déjà regroupées mardi soir aux abords du palais présidentiel, sur la place centrale d'Erevan, et quelques centaines y ont campé pendant la nuit. Mardi matin, la police avait arrêté 237 personnes parmi les 4.000 manifestants réunis la veille devant le palais présidentiel, dispersant les autres à coups de matraques et de canons à eau. "Toutes les personnes qui ont été arrêtées et emmenées par la police ont été remises en liberté", a déclaré mercredi à l'AFP Sonia Trouzian, une porte-parole du Comité d'enquête arménien. Au total, 25 personnes dont 11 policiers ont été blessées en marge de la manifestation, selon le ministère de la Santé, et les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour "hooliganisme" et "trouble à l'ordre public".

Qualifiant le rassemblement d'"illégal", le ministère arménien de l'Intérieur avait demandé aux manifestants de "ne pas augmenter artificiellement les tensions" dans ce pays de 3,2 millions d'habitants, durement touché par la crise économique de son grand voisin, la Russie. Moscou s'est inquiété mercredi par la voix du président de la commission parlementaire pour les Affaires étrangères Konstantin Kosatchev d'un risque de "révolution de couleur" en Arménie, en référence aux changements de pouvoir dans les ex-républiques soviétiques que la Russie impute aux Occidentaux.

"Il ne faut pas se leurrer. Chaque +révolution de couleur+ commence avec ce genre d'événements, mais se transforme par la suite en situation politique. L'Arménie n'est pas immunisée contre un tel scénario", a-t-il affirmé. "Nous surveillons très attentivement ce qui se passe à Erevan. Nous espérons que la situation sera bientôt réglée, dans le respect strict de la loi et qu'il n'y aura aucune infraction", avait déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Washington, Bruxelles et l'OSCE ont pour leur part exprimé leur "préoccupation" face aux violences policières contre les manifestants et les journalistes.

Ces manifestations, qui ont commencé vendredi et sont relayées à moindre échelle dans plusieurs villes de province, sont organisées par un groupe s'affirmant apolitique, "Non au pillage". Les manifestants s'opposent à l'augmentation de 16% du prix de l'électricité, demandée au gouvernement par le distributeur d'électricité arménien, propriété du producteur d'électricité russe Inter-RAO.

Plus de 9.000 Arméniens continuaient de manifester mercredi à Erevan, pour la sixième journée consécutive, pour protester contre la hausse du prix de l'électricité, au lendemain d'arrestations massives par la police anti-émeutes.Malgré une chaleur étouffante, 600 personnes, principalement des jeunes, se sont rassemblées toute la journée dans le centre de la capitale arménienne avant...