Tarek Aziz inhumé près d'Amman plus d'une semaine après sa mort

L'ex-ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, a été inhumé samedi à Madaba, à 35 km au sud-ouest d'Amman, en présence de centaines d'Irakiens et de Jordaniens, a constaté un journaliste de l'AFP.

Fidèle à Saddam Hussein jusqu'à sa chute en 2003, Tarek Aziz est décédé le 5 juin à l'âge de 79 ans dans un hôpital du sud de l'Irak après plus de dix ans passés en prison. Sa famille avait obtenu l'accord des autorités jordaniennes pour l'enterrer en Jordanie, mais la dépouille n'est arrivée que vendredi soir, sur un vol régulier Bagdad-Amman.

"La Jordanie (...) est honorée d'accueillir Tarek Aziz et fière qu'un grand homme comme lui dorme en paix sur notre terre pure", a déclaré l'évêque Maroun Laham qui célébrait la cérémonie religieuse dans une église du centre d'Amman.
"Aziz a fait tout son possible sur le plan diplomatique pour épargner à son pays la guerre, la destruction et la fragmentation et a rencontré le pape à deux reprises avant 2003 afin de lui demander d'intervenir pour empêcher le drame", a-t-il ajouté. "Soixante ans de lutte pour la dignité de l'Irak et de l'unité de la nation arabe se terminent avec votre départ", a lancé de son côté un des fils de Tarek Aziz, Ziad, soulignant que "la diplomatie arabe a perdu son doyen".

Après la cérémonie, le cortège funèbre s'est dirigé vers la cimetière d'Al-Khould, dans la banlieue de Madaba. Le cercueil doré recouvert de l'ancien drapeau irakien, avec les trois étoiles symbolisant le parti Baas du régime de Saddam Hussein, a été porté aux cris de: "Saddam ouvre la porte, un des plus chers arrive" ou "Fais parvenir ma voix à Bagdad, nous sommes tous Abou Ziad", surnom de Tarek Aziz.

Des centaines d'Irakiens et de sympathisants jordaniens, ainsi que des membres de la famille de Tarek Aziz, qui résident à Amman, ont assisté aux obsèques. Selon la famille, une cérémonie de condoléances est prévue dans une salle à Amman durant trois jours. Tarek Aziz est décédé d'une crise cardiaque après plus de dix ans passés en prison. Il souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques et respiratoires, d'une tension artérielle élevée et de diabète. Sa famille avait demandé à plusieurs reprises sa libération.