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Liban - Tribune

Le rêve n’est pas mort

Walid Eido, le 28 février 2005 au soir, faisant le « V » de la victoire à la chute du cabinet Karamé.

Huit ans se sont déjà écoulés depuis l'assassinat de Walid Eido, le collègue, l'ami et le compagnon de route dans la lutte pour la seconde indépendance. Le 13 juin 2007, un nom de plus a été rayé de la liste des héros qui menaient la bataille pour la souveraineté et l'indépendance. Walid Eido a en effet rejoint le cortège des martyrs qui ont offert leur sang pour la cause la plus noble qui soit. Une véritable liste d'honneur.

Lorsque Walid Eido est tombé, nous étions à une étape délicate de la confrontation avec les forces des ténèbres, terrorisées par le fait que l'occupant syrien ait été contraint de quitter le Liban sous la pression populaire après l'assassinat de Rafic Hariri et ses compagnons, le 14 février 2005, puis le déferlement des Libanais vers la place des Martyrs, le 14 mars 2005. La pression populaire jamais vue avait réussi à faire trembler la terre sous les pieds de l'occupant, le contraignant à se retirer dans la honte.
C'est alors que la bataille pour la consolidation de la seconde indépendance débuta, les martyrs tombant l'un après l'autre face à la machine infernale qui cherchait à maintenir le Liban dans les ténèbres. Après Rafic Hariri et Bassel Fleyhane, ce fut le tour de Samir Kassir et Georges Haoui. Puis, fin 2005, de Gebran Tuéni, l'un des chevaliers de la parole libre et courageuse au Liban.
La bataille pour l'honneur s'est pourtant poursuivie, les assassinats ne parvenant pas à semer l'effroi dans l'âme des héros de la révolution du Cèdre. En 2006, à la veille de l'indépendance, Pierre Gemayel était à son tour arraché au Liban.
Ce retour en arrière, cette énumération des héros qui sont tombés avant l'assassinat de Walid Eido, vise à mettre en évidence la symbolique pour laquelle le député de Beyrouth est mort en martyr. Les ennemis de la seconde indépendance, qui ne reculaient face à aucun moyen à même de briser l'élan de la révolution du Cèdre, demandaient partout, le plus hypocritement du monde, pourquoi les chrétiens seuls étaient pris pour cibles. L'assassinat de Walid Eido a été une réponse fulgurante assénée à ceux-là, pour montrer l'unité des destins de tous les pôles du 14 Mars, par-delà les appartenances communautaires. Le sang de Walid Eido – ainsi que celui de son fils Khaled, emporté dans le même attentat à la voiture piégée, au cœur de la capitale – s'est mêlé à celui des héros qui ont été emportés avant lui. Dans leur mort, ils ont tué les tentatives de diviser les compagnons de lutte du même camp.
Walid Eido était un député particulièrement dynamique, qui était venu du monde de la justice à celui de la politique, tout en restant le même, avec la même intransigeance : un homme de principes. Il fait partie de ceux qui s'opposèrent fermement à la volonté du régime sécuritaire syro-libanais, sous l'occupation, de multiplier les procès politiques à l'encontre de gens honorables. Le pouvoir de tutelle voulait en effet punir tous ceux qui pouvaient entretenir des convictions politiques patriotiques. Walid Eido avait refusé de se soumettre. Aussi avait-il prononcé un jugement en faveur de l'innocent, en dépit des pressions.
Dans le champ de la politique également, Walid Eido n'a jamais cédé sur le moindre principe. Inébranlable, il refusait de négocier tout compromis, ne supportant aucune entorse à ses convictions. Pionnier des libertés, il a rêvé d'un Liban meilleur et a cru, comme tant d'autres, que Rafic Hariri était capable de mener la voie vers un tel Liban.
Cependant, les assassins, ceux qui n'ont cessé de vouer ce pays aux gémonies, ont décidé de tuer tous les porteurs de rêves. Ils ont tué Walid Eido, dans le cadre de leur liste de héros à abattre. Mais ils ne sont pas venus à bout du rêve.
Ils n'éteindront jamais en nous le goût de la liberté.

Huit ans se sont déjà écoulés depuis l'assassinat de Walid Eido, le collègue, l'ami et le compagnon de route dans la lutte pour la seconde indépendance. Le 13 juin 2007, un nom de plus a été rayé de la liste des héros qui menaient la bataille pour la souveraineté et l'indépendance. Walid Eido a en effet rejoint le cortège des martyrs qui ont offert leur sang pour la cause...

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