Gemayel : "Quel pays peut continuer à fonctionner s'il est décapité et paralysé?"

Le président des Kataëb, Amine Gemayel, a dénoncé hier, une fois de plus, la paralysie qui prive le pays d'un président de la République et la confiscation par une partie politique de la fonction militaire de l'Etat.

M. Gemayel s'exprimait à l'ouverture de la conférence annuelle du parti Kataëb, à son siège de Saïfi.

"Il n'y aura pas de victoire au Liban si l'on mise sur l'extérieur ou si l'on se met au cœur des batailles" régionales, a lancé l'ancien chef de l'Etat. "La véritable victoire suppose une décision de toutes les parties, à commencer par les autorités qui représentent la République", a-t-il ajouté. Et M. Gemayel de demander : "Quel pays peut continuer à fonctionner s'il est décapité et paralysé?". Il a appelé toutes les parties à se rallier autour d'un seul but : l'élection d'un président de la République, l'activation du travail du Parlement et le renforcement du gouvernement".

Et M. Gemayel de souligner que "la confiscation de la décision de guerre et de paix et du rôle des forces armées va à l'encontre du concept d'Etat".

Il a ajouté que cette conférence annuelle "se tient dans des circonstances exceptionnelles" alors que la région a sombré dans l'instabilité et que le Liban est gravement affecté par les développements dans les pays voisins. "Le printemps (arabe) s'est transformé en guerres, en conflits et en coups d'Etat. Cela a eu des répercussions dangereuses sur la scène libanaise, sur la sécurité, la stabilité et l'économie du pays ainsi que sur l'unité de son peuple", a déploré l'ancien président.

"Le parti des Kataëb est le parti du peuple et de sa conscience", a en outre affirmé M. Gemayel, se faisant l'avocat d'une politique fondée sur la concertation et non sur le diktat.

Cette conférence intervient à deux jours de l’élection d'un nouveau président à la tête du parti phalangiste. Ce poste devrait revenir au fils d'Amine Gemayel, Samy, qui a présenté sa candidature le 3 juin. L'ancien président de la République avait annoncé auparavant qu'il ne comptait pas se représenter.