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Culture - Bibliophilie

« Sans livre, je ne pourrais pas vivre »

Nouhad Ziadé dans son cocon, la bibliothèque municipale de Jeïtaoui. Photo Brice Laemle

Nouhad Ziadé a emprunté 144 ouvrages en l'espace d'un an, un record au Liban. Tous les 2 ou 3 jours, elle dévore un livre de 700 pages. Cette ancienne professeure de français, qui a enseigné à La Sagesse et à l'Immaculée Conception pendant 42 ans, est désormais une retraitée de 68 ans qui vient passer ses journées « chez Mme Josiane », à la bibliothèque municipale de Jeïtaoui.
La lecture est son seul loisir et la bibliothèque son cocon. Il lui est inconcevable de se séparer de ses livres et, même lorsqu'elle se fait opérer, Nouhad apporte une pile de bouquins qu'elle place sur la table de chevet de l'hôpital. Rencontre.

Quel est votre premier souvenir de lecture ?
Je devais avoir dix ans lorsque j'ai eu mon premier livre dans les mains. C'était Les Petites filles modèles de la comtesse de Ségur. Mais le premier livre qui m'a vraiment émue, c'est Sans famille d'Hector Malot. Nous étions quatre filles à la maison, j'étais la seule à lire. Je ne sortais jamais jouer dehors comme les autres enfants, j'avais l'amour des livres.

Êtes-vous insomniaque ?
Non, mais ce sont les romans qui me volent parfois mon sommeil. Je ne compte plus le nombre de nuits blanches que j'ai passées pour finir un livre. Si l'histoire m'emporte, je n'arrive plus à quitter le roman.
Un bon roman doit vous faire croire que vous êtes l'un des personnages de l'histoire, vous la faire vivre.

Quel personnage de roman rêveriez-vous être ?
Zoya, qui est l'un des personnages de Danielle Steel. C'est l'histoire d'une jeune fille russe qui traverse les épreuves du XXe siècle, surmontant des drames terribles, et qui finit par s'en sortir. Je l'ai lu il y a maintenant plus de quinze ans et je m'en rappelle comme si c'était hier.

Si vous ne deviez retenir qu'un seul auteur, ça serait lequel ?
J'opterais pour Belva Plain. Elle arrive à créer des histoires incroyables, sa capacité à renouveler son style d'écriture est formidable. Elle me fait voyager dans tous ses livres.

Quels sont les livres que vous avez préférés cette année?
L'histoire de Trahie de Danielle Steel m'a beaucoup plu. Aussi, j'ai beaucoup aimé le livre de Douglas Kennedy, Une relation dangereuse, et celui de Marc Lévy, Une autre idée du bonheur.

Quels livres détestez-vous?
Je n'aime pas les intrigues d'Agatha Christie, ces crimes qui se répètent, je trouve ça anxiogène.

Jusqu'où avez-vous été par amour des livres ?
J'ai été punie lorsque j'avais 13 ou 14 ans, car j'avais emprunté un livre de Françoise Sagan qui m'était interdit parce que j'étais trop jeune pour le lire.
J'ai été privée d'emprunter des livres pendant trois semaines et c'était la pire des punitions pour moi.

Que signifie cette bibliothèque pour vous ?
Sans livre, je ne pourrais pas vivre. Ce lieu est toute ma vie. Emprunter des livres à vie ici coûte seulement 10 000 LL.
Je n'aurais pas pu lire un dixième des livres que j'ai lus si j'avais dû les acheter. Je suis inquiète, car cette bibliothèque est menacée. Ils veulent aménager un parking souterrain puis reconstruire la bibliothèque, mais j'ai très peur qu'elle disparaisse pour de bon ! Ici, c'est la seule distraction pour les enfants et les personnes âgées. Cette bibliothèque est notre maison.

Nouhad Ziadé a emprunté 144 ouvrages en l'espace d'un an, un record au Liban. Tous les 2 ou 3 jours, elle dévore un livre de 700 pages. Cette ancienne professeure de français, qui a enseigné à La Sagesse et à l'Immaculée Conception pendant 42 ans, est désormais une retraitée de 68 ans qui vient passer ses journées « chez Mme Josiane », à la bibliothèque municipale de...

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