Après avoir passé la majeure partie de la saison à lutter pour le titre, l'Olympique de Marseille (OM) devra finalement se contenter de la quatrième place, synonyme de qualification pour l'Europa League, alors que Monaco accédera au tour préliminaire de la Ligue des champions. La victoire des Phocéens n'aura toutefois pas été inutile, leur permettant de rester devant Saint-Étienne, à égalité de points avec l'OM et victorieux face à l'En Avant de Guingamp à Geoffroy Guichard (2-1). Un but de Payet, l'un des Olympiens de la saison (15e), un second, marqué contre son camp par un défenseur corse sur un tir de Jeremy Morel (38e), et un troisième signé Lucas Ocampos (88e), ont suffi à sceller le sort de la rencontre.
Pendant que les Marseillais dominaient Bastia de la tête et des épaules dans un stade Vélodrome quasi plein (3-0), les joueurs de la principauté assuraient de leur côté leur troisième place en battant Lorient. Un succès acquis en dépit d'une série de décisions arbitrales en leur défaveur et un penalty manqué (0-1). Les Monégasques auraient pu en effet bénéficier de deux pénalités supplémentaires pour autant de fautes de mains dans la surface commises par les défenseurs bretons (28e, 44e) et se sont même vu refuser un but pour un hors-jeu imaginaire à la 65e. La copie rendue par l'arbitre de la rencontre, Tony Chapron, ne manquera pas d'alimenter un peu plus les critiques au sujet de l'arbitrage français cette année. Au final, l'AS Monaco de Leonardo Jardim n'aura pas volé son ticket pour les barrages de la Ligue de champions cette année et l'OM peut surtout s'en vouloir d'avoir raté le coche un mois plus tôt.
Un mois d'avril assassin
Quatre défaites en autant de rencontres, c'est le bilan assassin du mois d'avril pour les Olympiens. Les 12 points perdus au cours de cette période auraient pu coûter encore plus chers si l'OM n'avait pas fini par redresser la tête le 1er mai, face à Metz (0-2). Les chiffres sont cruels : si Marseille avait gagné au lieu de perdre contre Paris (2-3), Bordeaux (1-0), Nantes (1-0) et Lorient (3-5), le club aurait été champion avec 81 points, à une unité devant les Parisiens. Un bilan d'autant plus amer que les erreurs d'arbitrage ont, là aussi, pesé sur le destin olympien (penalties non sifflés contre Paris à la 56e, puis contre Bordeaux à la 45e, entre autres faits de jeu).
Cela dit, les joueurs de la Canebière ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes tant ils ont manqué de réalisme à ce moment de la saison, malgré une animation offensive de gala. Avec 76 buts, l'OM est la 2e meilleure attaque de Ligue 1 derrière le PSG, et a assuré sa place dans le top 10 des grands championnats européens dans cette catégorie. Mieux encore : l'équipe de Marcelo Bielsa a même dépassé le record de l'OM emmené par Jean-Pierre Papin lors de la saison 89-90. Le record absolu dans ce domaine est toujours détenu par le Racing Club de Paris* (118 buts lors de la saison 1959-1960).
La fin d'une époque
André Ayew, André-Pierre Gignac et Rod Fanni ont fait leurs adieux au public du Vélodrome hier. Le premier est pressenti du côté de l'AS Roma, le second devrait rejoindre son ancien coéquipier à Marseille, Mathieu Valbuena, au Dynamo Moscou. À 33 ans et en fin de contrat, le troisième s'est déclaré ouvert aux propositions. Ces trois départs sonnent définitivement le glas de l'époque Robert-Louis Dreyfus, lentement mise à mort par l'équipe dirigeante actuelle. Après l'échec du « projet Dortmund », le président du club, Vincent Labrune, envisage désormais un partenariat avec Chelsea pour accueillir les jeunes talents du club londonien en prêt. Une initiative qui a provoqué l'ire de nombreux défenseurs de l'ancien président du conseil de surveillance de l'OM, qui craignent de voir leur club devenir un centre de formation à l'usage de l'actuel champion d'Angleterre. Le mercato estival risque d'être riche en émotions pour les supporters marseillais.
Rendez-vous la saison prochaine !
*Le RC Paris, encore appelé Racing Colombes 92, évolue aujourd'hui au niveau amateur.
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