Hommage à Wadad

Elle s'en est allée en silence, tirant élégamment sa révérence à ce monde qu'elle a embelli par son passage.
Elle s'est éteinte doucement, sans remous ni tumulte, sereine, ne voulant pas importuner ceux qu'elle aime.
Les petits enfants de Aïn-Aar, qu'elle chérissait tant, ne l'ont pas sentie partir. Elle va leur manquer. Ils ne s'attendaient pas de sitôt à affronter la vie sans son soutien.
Pas de complaintes ni de lamentations.
Elle a bravé les épreuves debout, son panache à la main. « Il y a pire », disait-elle à ceux qui lui rendaient visite. Ils croyaient venir la réconforter, elle leur donnait une leçon de vie. Ils la quittaient abasourdis, déconcertés.
La tendresse émanait de ses yeux chatoyants. Les mots les plus affectueux ponctuaient toutes ses conversations. Son cœur battait les propos qu'elle prononçait.
Sa distinction innée et sa grâce toute naturelle en imposaient, simplement.
Rien d'emprunté dans son comportement, rien de feint dans ses manières.
Tout était clair, diaphane. Elle nous étreignait avec son charme.
Tout en elle va nous manquer.
Prépare-nous, quand notre jour viendra, une place à côté de toi, Wadad.

Khalil KHARRAT