Hollande demande à Poutine d’intervenir auprès de Téhéran pour débloquer la présidentielle

Le président français François Hollande a demandé à son homologue russe Vladimir Poutine de « faciliter l'élection d'un président au Liban ». Dans ce cadre, il a invité le président Poutine à « intervenir auprès de Téhéran, afin que le commandement iranien joue un rôle de facilitateur qui permettrait de combler le vide présidentiel qui règne depuis 358 jours ». C'est ce qu'a rapporté une source diplomatique digne de foi qui a inscrit cette démarche du président Hollande dans le cadre des efforts internationaux déployés en vue de trouver une issue à la vacance présidentielle au Liban.
« Le président Hollande compte sur la Russie », précise la source diplomatique en question, d'autant que « les États-Unis ne considèrent pas le Liban comme une priorité, à l'heure actuelle », l'administration US axant ses efforts, en ce qui concerne le Liban, sur le volet sécuritaire afin de consolider la stabilité dans le pays. C'est dans ce cadre que l'armée libanaise reçoit un équipement militaire américain et des munitions, parallèlement à la formation d'officiers et de soldats, sans compter les consultations militaires au plus haut niveau. Preuve en est la visite, samedi, du chef du commandement central de l'armée américaine, le général Lloyd Austin, et sa rencontre avec le Premier ministre Tammam Salam et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.
Si le président français a effectué sa démarche auprès de Vladimir Poutine, c'est parce qu'il perçoit « une nouvelle approche russe vis-à-vis de la crise au Moyen-Orient et en Syrie, comme l'indiquent les informations dont disposent Paris, Riyad et d'autres capitales », explique la source susmentionnée. Moscou estime ainsi, de plus en plus, que « les organisations terroristes détruisent la Syrie et épuisent son peuple ». Le président Poutine commence donc à être convaincu que le soutien iranien, politique et militaire, ne suffit plus pour détruire ces organisations et permettre au président syrien, Bachar el-Assad, de rester au pouvoir. « Le président Hollande estime que le président russe est capable d'influencer le commandement iranien pour ce qui a trait aux élections libanaises », note la source diplomatique.
Notons que l'ancien Premier ministre Saad Hariri a également demandé à Vladimir Poutine, lors de sa visite à Moscou, de faciliter l'élection d'un nouveau président de la République. La rencontre a eu lieu la semaine dernière dans la station balnéaire de Sotchi.