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Moyen Orient et Monde

Crimes de guerre en images

Persécutions des minorités

 

Joseph Eid/AFP


L'aspect confessionnel a très vite trouvé sa place dans le conflit syrien, et ce dès le début des troubles en mars 2011. On estime par exemple que près de 30 % de la population chrétienne syrienne sont soit des réfugiés – dans les pays de la région ou même plus loin –, soit des déplacés à l'intérieur même du pays. Par exemple, dans le Nord-Est syrien, pratiquement toute la population des 35 villages chrétiens de la région du Khabour, c'est-à-dire plus de 5 000 habitants, a fui vers d'autres régions après l'avancée de l'État islamique (EI) en février. De même, une grande partie des chrétiens d'Alep et de Homs, pris en étau, ont dû fuir les combats qui opposaient les troupes du régime syrien aux rebelles islamistes et/ou de l'Armée syrienne libre (ASL). De nombreux villages chrétiens – et leurs églises – ont été détruits, et des dizaines, sinon des centaines de personnes ont été enlevées par l'EI, et continuent de l'être.
Pareil pour les Kurdes, qui ont fini par créer des milices armées de défense après être restés neutres les trois premières années de la guerre. C'est surtout au cours de la bataille de Kobané, amorcée en septembre 2014, qu'ils sont devenus visibles, lorsque l'EI a lancé – et perdu – son offensive contre cette ville frontalière de la Turquie et ses dizaines de villages environnants.
Les alaouites non plus n'ont pas été épargnés, bien qu'ayant relativement subi moins de pertes que d'autres minorités. Début 2014, par exemple, le village alaouite de Maan, dans la province de Hama, est attaqué par le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. Plusieurs dizaines de personnes trouvent la mort. Et dans la province de Lattaquié, fief alaouite du président Bachar el-Assad, plusieurs attentats à la voiture piégée ont fait des dizaines de victimes.

 

Utilisation d'armes chimiques...

 

Photo YouTube attaque chlore ghouta


L'utilisation de gaz chimiques, considérée comme un crime de guerre par l'Onu et la communauté internationale, aurait fait sa première apparition dans le conflit syrien en 2013. Des rebelles auraient lancé une attaque au gaz toxique à Khan el-Assal, localité de la province d'Alep connue pour son soutien au régime du président Assad. Plus de 25 morts et une centaine de blessés ont été recensés. Des traces de gaz sarin ont été prélevées sur place et transmises à l'Onu.
Toujours en 2013, entre 322 et 1 730 personnes (selon les sources) ont trouvé la mort dans la Ghouta orientale, près de Damas, après un bombardement au gaz sarin (photo). Régime et rebelles s'accusent mutuellement de l'attaque, alors que des armes chimiques ont été saisies dans les deux camps. À deux reprises, en juillet 2013, des stocks de gaz sarin sont saisis dans des caches de l'opposition (par le régime et par les autorités turques à la frontière), alors que de nombreux rapports font état d'attaques au gaz commises par l'armée loyaliste. Le régime sera poussé à la destruction de ses stocks de gaz par la communauté internationale.
Et pourtant, en mars 2015, deux attaques au gaz de chlore auraient été menées par le régime à Sermine et près de Qmainass dans la province d'Idleb, causant la mort d'une famille entière, dont trois enfants de moins de trois ans, et blessant plus d'une centaine de personnes. Un groupe de l'Armée syrienne libre (ASL) était semble-t-il visé, mais la majorité des personnes touchées étaient des civils.

 

... et de barils explosifs

 

Zein al-Rifaï/AMC/AFP


Alors que le conflit a fait plus de 220 000 morts depuis mars 2011, l'utilisation de barils explosifs par le régime syrien a fait à elle seule plusieurs milliers de victimes. Plus précisément, plus de 11 000 morts civils depuis 2012 et 3 000 dans la province d'Alep en 2014, selon un rapport d'Amnesty International publié début mai 2015. Centré sur la ville d'Alep, le rapport dénonce le largage systématique de barils explosifs (barils de pétrole, réservoirs d'essence et bonbonnes de gaz remplis d'explosifs, de carburant et de fragments métalliques, et largués depuis un hélicoptère) destinés à causer un maximum de dégâts sur des hôpitaux, des écoles, des marchés bondés de zones rebelles de la métropole. De nombreux centres de soins et d'éducation se sont ainsi installés dans des sous-sols de la ville pour éviter ce qu'Amnesty a appelé une « punition collective » contre la population alépine. Le régime nie pourtant catégoriquement l'utilisation de telles armes lors de raids aériens, malgré les nombreuses photos ayant été publiées dans les médias ces deux dernières années.
Toujours selon Amnesty, les rebelles également utilisent leur propre version de ces barils, fabriqués à partir de bonbonnes de gaz.
Dès les premières informations concernant l'utilisation de ce type d'armes, de nombreuses ONG ont fait appel à la communauté internationale pour y mettre fin. Les Nations unies ont par exemple adopté en 2013 une résolution pour exiger la fin des attaques aux barils explosifs, sans résultat. L'indifférence totale de la communauté internationale face à ces massacres résulte logiquement dans la poursuite de ceux-ci. Amnesty International a également appelé à la saisine de la Cour pénale internationale pour faire cesser ces violences des deux côtés.

Persécutions des minorités
 

Joseph Eid/AFP
L'aspect confessionnel a très vite trouvé sa place dans le conflit syrien, et ce dès le début des troubles en mars 2011. On estime par exemple que près de 30 % de la population chrétienne syrienne sont soit des réfugiés – dans les pays de la région ou même plus loin –, soit des déplacés à l'intérieur même du pays....

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