Egypte: la justice interdit les mouvements ultras de foot

Un tribunal égyptien a interdit samedi les associations de supporteurs ultras de football, après une plainte accusant ces mouvements, régulièrement à la pointe de la contestation politique, d'être impliqués dans des violences.
Les groupes d'ultras en Egypte sont connus pour leur hostilité vis-à-vis de la police et étaient en première ligne du soulèvement populaire de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir. Ils ont souvent participé ces dernières années aux manifestations de l'opposition brutalement réprimées par les autorités.
Samedi, le tribunal des référés a ordonné la dissolution des groupes ultras et proscrit leurs activités, après une plainte déposée par le président du club de football de Zamalek, Mortada Mansour, accusant les supporteurs de commettre des actes de violence, selon un responsable du tribunal.
M. Mansour, qui ne cache pas son hostilité envers les ultras, avait récemment qualifié les supporteurs de "phénomène criminel qui doit être éradiqué", dans un entretien avec l'AFP.
Dans sa plainte, M. Mansour a notamment accusé les ultras d'être responsables de violences meurtrières qui ont fait au moins 19 morts devant un stade début février.
Seize personnes, dont 12 supporteurs du groupe Ultras White Knights du club de Zamalek, sont d'ailleurs actuellement jugées en Egypte pour ces violences.
Des témoins et des supporteurs avaient cependant accusé la police d'être responsable du "massacre" du 8 février, estimant qu'elle avait provoqué une bousculade en tirant des gaz lacrymogènes à outrance contre des spectateurs pris au piège entre des grillages à une entrée d'un stade du Caire, avant un match opposant Zamalek à Enppi.