Climat: Hollande appelle à la solidarité entre pays riches et pauvres

Le président Français François Hollande a appelé samedi à la solidarité entre pays riches et pauvres dans la lutte contre le réchauffement climatique, lançant "un appel de Fort-de-France", à l'ouverture du sommet Caraïbe climat organisé par la France à la Martinique.
Sept mois avant la très attendue conférence Climat 2015 (COP21), organisée en décembre à Paris, le président français a averti les pays les plus prospères.
"J'ai prévenu les pays riches. Je leur ai dit: s'il n'y a rien en termes de financement pour les pays qui sont les plus fragiles et les plus pauvres, ils ne vous suivront pas".
Les pays développés se sont engagés à débloquer 100 milliards de dollars d'aide annuelle d'ici 2020 pour aider les pays du sud à faire face au changement climatique.
Mais les financements restent très flous, et les pays en développement s'impatientent.
Ce dossier est l'un des points épineux de la COP21 dont l'ambition est de parvenir à un accord global sur les réductions de gaz à effet de serre (GES), afin de limiter le réchauffement en deçà de 2°C par rapport à l'ère pre-industrielle.
Le sommet Caraïbe climat accueille une trentaine de délégations de toute la Caraïbe, dont le président haïtien Michel Martelly, 13 Premiers ministres et 6 ministres, dont la ministre de l'Environnement cubaine.
"L'appel de Fort-de-France" se présente comme un cahier de doléances et de propositions des pays caribéens appelant notamment "les dirigeants mondiaux" à "entendre l'appel des pays les plus vulnérables".
Les pays insulaires de la Caraïbe, qui ne contribuent qu'à hauteur de 0,3% aux émissions de GES, ressentent puissamment les effets du changement climatique : montée du niveau des eaux, renforcement des épisodes climatiques violents, prolifération d'algues Sargasses qui empoisonnent ses rivages...
Parlant d'"une bombe à retardement", Serge Letchimy, le président de la Région Martinique, a évoqué la situation inégale entre pays riches et pauvres face aux effets du réchauffement, soulignant par exemple la possibilité que "la moitié des îles des Bahamas disparaissent sous l'effet de la montée des eaux".
Depuis des mois, M. Hollande s'est fait le porte-parole de la cause climatique dans quasiment tous ses déplacements à l'étranger.
Six ans après le fiasco de la conférence de Copenhague, l'enjeu est de taille pour le chef de l'État, qui veut à tout prix que le nom de Paris ne soit pas associé à un nouvel échec, à deux ans de la présidentielle.