Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Saad Hariri refuse de briser lui-même les espoirs présidentiels de Aoun

Les milieux du courant du Futur refusent d'entrer dans une polémique avec Rabieh au sujet des informations publiées par le 8 Mars selon lesquelles « le général Michel Aoun attend le retour du Premier ministre Saad Hariri de Washington pour le tenir au courant de sa position concernant la nomination des responsables sécuritaires et la question présidentielle ». Selon ces milieux, « les aounistes occultent ce qui a déjà été dit directement ou indirectement – ou encore à travers des messages cryptés – au général Aoun, en l'occurrence qu'il n'a pas de chance pour la présidentielle, que son alliance avec le Hezbollah se répercute négativement sur sa candidature et que le Hezbollah n'est pas près de laisser l'échéance se dérouler et se cache derrière cette candidature ».
Les informations sont contradictoires concernant les positions des différentes parties vis-à-vis du chef du Courant patriotique libre et des différents dossiers à l'ordre du jour : présidentielle, nominations des chefs sécuritaires, législation de nécessité, loi électorale, recouvrement de la nationalité libanaise, etc. Certains médias font état de réunions entre Michel Aoun et Ghattas Khoury, l'émissaire spécial de chef du courant du Futur Saad Hariri, au cours desquels le camp haririen se serait engagé à rejeter la prorogation des mandats des chefs sécuritaires et aurait pratiquement appuyé la candidature du général Aoun à la présidence de la République. Cependant, les milieux du Futur soulignent que ces histoires sont fausses, et que les propos du chef du bloc du Futur, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, expriment avec la plus grande minutie la position de la formation au sujet de ces questions. Selon ces milieux, « Saad Hariri n'informera pas Michel Aoun de sa décision de ne pas appuyer sa candidature, dans la mesure où il tient à préserver sa relation avec ce dernier ». « Une telle situation n'est pas sans inquiéter le Hezbollah », poursuivent ces milieux, soulignant que le chef du Futur « refuse de prendre une quelconque initiative présidentielle ». « Saad Hariri ne désignera pas de candidat et n'opposera de veto à aucun candidat. Il soutient la candidature de Samir Geagea, et c'est à Michel Aoun d'assurer l'entente chrétienne et nationale autour de sa propre candidature. Le courant du Futur, lui, n'oppose aucun veto à sa candidature », soulignent les milieux du Futur. Et il en est de même pour les responsables sécuritaires : un consensus est requis autour de ces nominations.
Selon certains milieux du Futur, les prises de positions de Fouad Siniora ne viennent pas du néant, et Michel Aoun en a été informé. « Comment pourrions-nous soutenir le chef du CPL alors qu'il est l'allié du Hezbollah et le candidat de l'axe de la moumanaa, lequel reçoit coup sur coup à l'heure actuelle, avec l'échec des houthis au Yémen, du Rassemblement populaire en Irak et des pasdarans et du Hezbollah en Syrie ? » renchérissent certains milieux au sein du 14 Mars. Selon le 14 Mars, lorsque Michel Aoun s'est porté candidat, la configuration régionale était différente, mais les développements récents au Yémen et en Syrie ont bouleversé la donne. Or l'arrivée au pouvoir du général Aoun constituerait une victoire pour le 8 Mars et pour la ligne syrienne au Liban, ce qui n'est pas le cas. « Nous avons notre candidat : il s'agit de Samir Geagea. Il est prêt à se retirer de la course au profit d'un candidat consensuel », ajoutent ces milieux, qui estiment qu'en fait, aucun des alliés du chef du CPL ne souhaitent voir ce dernier accéder au pouvoir. Cependant, ces derniers comptent sur le courant du Futur pour enfoncer lui-même le clou dans le cercueil des espoirs présidentiels du général Aoun, ce que Saad Hariri refuse précisément de faire.
Selon des visiteurs de Rabieh, à travers son escalade verbale relative au dossier des nominations des chefs sécuritaires, Michel Aoun cherche d'abord à sonder ses alliés, avant de leur demander de le soutenir dans sa volonté d'obtenir ces nominations. C'est dans ce cadre qu'il convient de replacer la rencontre de cinq heures entre le chef du CPL et le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, jeudi soir, dans la banlieue sud, et qui a porté sur les développements locaux et la situation au Yémen et en Syrie. Les deux hommes se sont entendus sur la nécessité d'ouvrir une nouvelle étape qu'il convient d'accompagner en restant attachés à la stabilité durant les deux mois à venir, afin d'empêcher toute explosion sécuritaire ou politique, ce qui requiert le maintien du cabinet Salam. Par ailleurs, le Hezbollah s'est engagé à poursuivre son soutien à Michel Aoun – « une personnalité historique », selon les termes du secrétaire général du parti – à la présidence de la République, et à rejeter le blâme de l'absence d'élection sur le 14 Mars et son parrain régional saoudien. Concernant les nominations des chefs sécuritaires, le Hezbollah a souligné qu'il comprend les positions du général Aoun et n'a aucun problème avec lui sur ce sujet. La règle voudrait, ajoute le parti chiite, que les nominations aient lieu en cas de consensus, de manière à éviter tout vide sécuritaire, d'autant que la bataille du Qalamoun se prépare. De son côté, le chef du CPL a informé le Hezbollah qu'il est contre la prorogation du mandat des chefs sécuritaires et qu'il demande l'adoption d'un mécanisme hiérarchique pour empêcher le vide. Il a par ailleurs promis au parti chiite de faciliter la tenue de la séance législative en coordination avec Saad Hariri, qui a aussitôt dépêché Ghattas Khoury chez Amine Gemayel et Samir Geagea pour des concertations sur cette question. Les leaders chrétiens auront ainsi ce qu'ils réclament : l'ajout de certains dossiers, comme par exemple le recouvrement de la nationalité, à l'ordre du jour des séances législatives avant la conférence sur l'émigration organisée à la mi-mai par Gebran Bassil.
Il reste que le chef du CPL ne cache pas sa gêne face à la confusion des positions de certains, étant donné que chacun se renvoie allègrement la balle. Les leaders avec lesquels le général Aoun s'est concerté, notamment Amine Gemayel, Nabih Berry, Saad Hariri, Walid Joumblatt, Samir Geagea, et d'autres, lui ont signifié qu'ils étaient en faveur d'un consensus sur sa candidature, ainsi que sur les nominations des chefs sécuritaires. Cependant, aucun d'eux n'a pris l'initiative de faire une démarche quelconque pour initier un tel processus consensuel, ce qui incite certains milieux proches de Michel Aoun à se poser des questions sur les raisons qui poussent ces leaders à se comporter de cette façon avec le chef du CPL. Comment peuvent-ils donc réclamer un président de consensus dans les circonstances actuelles ? Selon des cadres supérieurs aounistes, le général Aoun ne reculera pas au niveau de son refus de la prorogation du mandat des chefs sécuritaires, qu'il y ait accord sur les nominations ou sur le mécanisme hiérarchique.

Les milieux du courant du Futur refusent d'entrer dans une polémique avec Rabieh au sujet des informations publiées par le 8 Mars selon lesquelles « le général Michel Aoun attend le retour du Premier ministre Saad Hariri de Washington pour le tenir au courant de sa position concernant la nomination des responsables sécuritaires et la question présidentielle ». Selon ces...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut