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Pouvoir tirer des missiles nucléaires en quelques minutes est trop dangereux (ex chef militaire américain)

Les Etats-Unis et la Russie doivent renoncer à leur capacité de tirer des missiles nucléaires en quelques minutes sur la base "d'alertes précoces", dès qu'un tir adverse a été décelé, a estimé jeudi un ancien commandant des forces nucléaires américaines.

"Il y a toute une série de vulnérabilités" dans les systèmes d'alerte précoce, a expliqué le général James Cartwright, en présentant un rapport rédigé sous sa houlette par des spécialistes internationaux de la dissuasion. "Ces systèmes ont été bâtis dans les années 1950, 60, 70, 80", a indiqué le général Cartwright lors d'une conférence de presse avec Global Zero, une ONG qui travaille à l'élimination des armes nucléaires. "Beaucoup sont vieux, sujets à des fausses alertes", et "sont très vulnérables à des leurres ou des menaces informatiques, des capteurs (qui détectent les tirs ennemis) aux systèmes de lancement et de commandement", a affirmé l'ancien chef des forces stratégiques américaines, de 2004 à 2007.

"L'essence de la dissuasion nucléaire, c'est de pouvoir frapper quand on a été frappé, ce n'est pas d'avoir des armes nucléaires en alerte" permanente, a-t-il estimé. Selon le rapport dirigé par le général Cartwright, "des centaines de missiles transportant 1.800 têtes nucléaires sont prêts à s'envoler en un instant". La moitié des arsenaux nucléaires américains et russes ont ce statut d'alerte maximum, selon le rapport.

Le rapport recommande que les Etats-Unis et la Russie se mettent d'accord pour allonger le délai avant une mise à feu nucléaire, pour le porter à terme à une durée d'au moins 24 heures. Les deux pays se mettraient d'accord pour réduire de 20% le nombre de tête nucléaires en état d'alerte la première année, puis continueraient le mouvement pour obtenir une totale suppression des bombes en état d'alerte dans un délai de 10 ans.

Selon Bruce Blair, le co-fondateur de Global Zero, il y a dans l'histoire plusieurs exemples de fausses alertes qui auraient pu déclencher un tir nucléaire. Toutes ces alertes ont été arrêtées avant que le chef de l'exécutif américain ou russe ne soit saisi, mais il s'en est parfois fallu d'un cheveu. Ainsi, en 1979, Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, allait décrocher son téléphone pour prévenir le président américain d'une attaque nucléaire soviétique, lorsqu'un message d'annulation lui est parvenu. De même, en 1995, une fausse alerte générée par un tir de fusée scientifique américaine en Norvège a provoqué une alerte nucléaire en Russie, stoppée juste avant que le président Boris Eltsine ne soit saisi, a raconté Bruce Blair, le fondateur de Global Zero.

Les Etats-Unis et la Russie doivent renoncer à leur capacité de tirer des missiles nucléaires en quelques minutes sur la base "d'alertes précoces", dès qu'un tir adverse a été décelé, a estimé jeudi un ancien commandant des forces nucléaires américaines.
"Il y a toute une série de vulnérabilités" dans les systèmes d'alerte précoce, a expliqué le général James Cartwright, en...