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Moyen Orient et Monde - Tribune

Commémoration du centenaire de l’Anzac

Pendant un siècle, le coquelicot, cette petite fleur rouge, connue en arabe sous le nom de « al-khashkhash », a été le symbole associé au souvenir de ceux qui ont fait sacrifice de leur vie pendant la guerre.
En effet, cette tradition remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque cette fleur en question a transformé les champs de bataille dévastés de France et de Belgique en des mers rouges houleuses. Il était ainsi dit que ces mers portaient en leurs eaux le sang de ceux qui sont tombés au champ d'honneur et dont les corps se sont fondus avec la terre en ces endroits précis.
Cent ans auparavant, 16 000 de nos compatriotes-soldats du corps d'armée australien et néo-zélandais (soldats Anzac) débarquèrent sous le feu sur le littoral turc, près de la petite ville de Gallipoli, dans le cadre d'une campagne menée en vue de sécuriser le détroit des Dardanelles. Et durant les huit mois ayant suivi la date du débarquement, près de onze mille soldats d'entre eux tombèrent sur le front, en plus de plusieurs milliers de combattants britanniques et turcs.
Sur le plan militaire, la campagne de Gallipoli s'est soldée par un échec. Mais, puisqu'étant l'un de nos premiers actes en tant que nation, elle constitue un événement fondateur de l'histoire de l'Australie.
Et pour les Australiens et les Néo-Zélandais, le coquelicot est ainsi devenu le symbole de cette célébration commémorée sous le nom d'Anzac Day (journée de l'Anzac). En ce jour, nous célébrons le courage dont ont fait montre nos soldats face aux escarpements de Gallipoli et nous commémorons le souvenir de tous ceux qui sont morts au service de leur pays et ont consacré leur vie pour défendre nos libertés. Nous honorons le profond respect et l'amitié qui nous lient aujourd'hui au peuple turc. Et nous regrettons les tragiques coûts provoqués par la guerre pour ceux qui y sont directement impliqués et les personnes bien-aimées qu'ils laissent derrière eux.
Malheureusement, ce coût n'est que trop connu par le peuple de cette région, et le moment s'avère d'autant plus propice que les coquelicots sont en pleine floraison du bout à l'autre du Liban, couvrant ainsi d'un rouge vif la vallée de la Békaa, les ruines de Byblos et l'estran de Enfeh.
Ce matin, alors que nous nous rassemblons tous ensemble pour honorer les sacrifices consentis par les hommes et femmes de nos services armés, nous honorons aussi par la même occasion les membres des services de sécurité libanais qui ont donné leur vie au service de leur pays, de même que tous ceux qui sont encore tenus en otages. Nous prions à cet égard pour qu'ils reviennent sains et saufs.
Reste à dire que commémorer une guerre est une chose, alors que la glorifier en est une autre. Un vétéran Anzac a déclaré une fois qu'il « ne serait même pas prêt à envoyer en guerre un chien minable », tellement grandes étaient les horreurs de la guerre qu'il a vécues. Mais ce sinistre sentiment n'est que l'envers de l'orgueil que nous ressentons face au courage et aux sacrifices de nos hommes et femmes en uniforme. Puissions-nous ne jamais l'oublier.

Glenn MILES
Ambassadeur agréé d'Australie au Liban
Sur twitter @SafirAustralia

Pendant un siècle, le coquelicot, cette petite fleur rouge, connue en arabe sous le nom de « al-khashkhash », a été le symbole associé au souvenir de ceux qui ont fait sacrifice de leur vie pendant la guerre.En effet, cette tradition remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque cette fleur en question a transformé les champs de bataille dévastés de France et de Belgique...

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