Lahham multiplie les appels à l’élection d’un président

Le patriarche grec-catholique, Grégoire III Lahham, a appelé hier à « l'élection d'un président de la République dans les plus brefs délais », estimant que les circonstances nécessitent « d'unifier les efforts et de s'élever au-dessus des intérêts personnels ».
Mgr Lahham s'exprimait de Rabieh, où il a été reçu par le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, en présence de l'ancien ministre Nicolas Sehnaoui.
« Nous espérons que cette maison aura une grande part de responsabilité dans l'arrivée du Liban à bon port, et que cette famille libanaise aura une tête, le président libanais chrétien, qui est celui de tous les Libanais », a-t-il ajouté.
Les deux hommes ont évoqué la situation des chrétiens d'Orient et les vexations subies par ces derniers.
Le chef du Courant patriotique libre a ensuite retenu le patriarche grec-catholique à déjeuner.

Le dîner du Conseil supérieur grec-catholique
Samedi, Mgr Lahham avait assisté au dîner annuel du Conseil supérieur grec-catholique, organisé à l'hôtel Phoenicia, en présence de nombreuses personnalités politiques, parmi lesquelles le vice-président du conseil grec-catholique, le ministre du Tourisme Michel Pharaon.
Mgr Lahham a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a mis l'accent sur le thème de « la Résurrection, base de la croyance chrétienne », appelant « à renouveler notre foi en la vie, à l'heure où s'accroît le nombre de morts, de décapitations, de mutilations, et d'autres violences et terreurs ».
Concernant la situation au Liban, le patriarche a rappelé que « notre pays est un message et un exemple », citant les papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Déplorant que le Liban se trouve sans chef chrétien, il a exhorté les chrétiens à « élire un président de la République chrétien au lieu de chercher à élire un président partisan ou confessionnel ».
Le ministre Michel Pharaon a de son côté exprimé la désapprobation du Haut Conseil vis-à-vis de certaines pratiques ayant cours depuis l'accord de Taëf, telles que « l'octroi des ministères souverainistes, le traitement inéquitable de certains dossiers comme ceux du Conseil économique et social, et les nominations diplomatiques ».
M. Pharaon a estimé que les Libanais sont plus unis que divisés grâce à un grand nombre de dénominateurs communs, notamment « le rejet du terrorisme, de la dictature et des dominations, l'appartenance arabe et l'ouverture à l'Europe et la Méditerranée, l'influence réciproque des deux religions chrétienne et musulmane, source du concept du Liban-message, la nécessité d'adopter une stratégie défensive contre Israël, la foi dans un dialogue qui préserve la stabilité sécuritaire, politique et économique, la formule ancestrale unique qui respecte les particularités et comporte le principe du développement de la décentralisation, ainsi que la nécessité d'écarter le Liban des conflits régionaux ».
Sur ce dernier point, M. Pharaon a rappelé que l'ancien ambassadeur Fouad Turk avait considéré que la distanciation du Liban par rapport au conflit régional avait fait de notre pays le « Centre institutionnel international du dialogue entre les cultures et les religions sous les auspices des Nations unies », ce qui lui vaut « un rôle international dont la région, sinon le monde entier, a besoin ».
En conclusion, le ministre du Tourisme a également appelé à « l'élection d'un président de la République qui puisse parrainer un dialogue national en vue de consolider la stabilité ».