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Moyen Orient et Monde - Portrait

Omar el-Béchir, le survivant qui défie la justice internationale

Omar el-Béchir fait l’objet de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale. Mohammad Nureldin Abdallah/Reuters

Le président soudanais Omar el-Béchir est un militaire de carrière sous influence islamiste qui défie depuis des années la justice internationale.
M. Béchir était devenu en 2009 le premier chef d'État à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, une région de l'ouest soudanais meurtrie par les violences. La CPI a ajouté l'année suivante l'accusation de génocide.
Âgé de 71 ans et à la tête de ce pays pauvre d'Afrique depuis un quart de siècle, le doyen des présidents soudanais depuis l'indépendance en 1956 doit sa longévité aux liens étroits qu'il a su conserver avec l'armée.
Crâne dégarni, large moustache et silhouette enrobée, M. Béchir a parcouru le pays pour faire campagne. Il a prononcé des discours aux accents populistes avant de participer aux danses traditionnelles en remuant sa canne dans les airs, sans être apparemment affecté par ses deux opérations au genou l'année dernière. Ses années au pouvoir ont été jalonnées de conflits armés avec les rebelles, au Sud jusqu'à la paix de 2005, au Darfour et dans plusieurs autres régions. Elles ont également été marquées par une économie exsangue et des relations tumultueuses avec l'Occident.
Né le 1er janvier 1944 dans une famille rurale de HoshBannaga, village à une centaine de kilomètres au nord de Khartoum où il demeure très populaire, Omar Hassan Ahmad el-Béchir est fasciné dès son plus jeune âge par la carrière militaire.

Prérogatives renforcées
Le 30 juin 1989, le général Béchir et un groupe d'officiers renversent le gouvernement démocratiquement élu de Sadek al-Mahdi. Ce coup d'État est appuyé par le Front islamique national, le parti de son mentor Hassan al-Tourabi, devenu aujourd'hui l'un de ses pires opposants.
Sous l'influence de Tourabi, il oriente le Soudan – pays morcelé en une pléthore de tribus et alors divisé entre le nord majoritairement musulman et le sud peuplé de chrétiens – vers un islam radical.
Khartoum devient la plaque tournante de l'internationale islamiste avec la présence de nombreux jihadistes ayant combattu en Afghanistan. Est ainsi accueilli le chef d'el-Qaëda, Oussama Ben Laden, plus tard expulsé sous la pression des États-Unis et tué par un commando américain au Pakistan en 2011.
Les relations entre « Béchir le militaire » et « Tourabi l'islamiste » tournent à l'aigre à la fin des années 1990. Omar el-Béchir tente alors de se démarquer de l'islamisme radical et d'améliorer ses relations avec ses adversaires et ses voisins. Il signe l'accord de paix avec les rebelles du Sud en 2005, qui ouvre la voie à un partage du pouvoir et un référendum sur l'indépendance de cette région, où sont concentrées les réserves pétrolières. Celle-ci deviendra en 2011 l'État du Soudan du Sud.
Malgré les accusations de la CPI, Omar el-Béchir consolide son pouvoir, le Parlement lui octroyant de plus larges prérogatives. Il continue de défier ouvertement la cour en se rendant dans plusieurs pays arabes et africains. Et outre les conflits armés, il fait face aussi à une économie au bord de la faillite, alors que les États-Unis imposent au Soudan un embargo économique depuis 1997 et que son pays a perdu les trois quarts de ses ressources pétrolières depuis la sécession du Sud.
Omar el-Béchir a deux femmes mais pas d'enfant.
(Source : AFP)

Le président soudanais Omar el-Béchir est un militaire de carrière sous influence islamiste qui défie depuis des années la justice internationale.M. Béchir était devenu en 2009 le premier chef d'État à faire l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, une région de l'ouest soudanais meurtrie par les...

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