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Moyen Orient et Monde - Yémen

Aucun répit dans les violences : la crise humanitaire s’aggrave

Human Rights Watch implore la coalition arabe de prendre « les mesures nécessaires pour minimiser la souffrance des civils ».

L’armée saoudienne tirant des obus vers des positions houthies, depuis la frontière avec le Yémen. Faisal al-Nasser/Reuters

Pénuries, exode et centaines de morts. La situation devient intenable au Yémen où les organisations humanitaires ont appelé hier les protagonistes à « minimiser » la souffrance des civils au 19e jour de l'opération menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites. Aden, la deuxième ville du pays, a vécu ses heures les plus violentes depuis le début, le 26 mars, de la campagne aérienne de la coalition arabe menée par Riyad, qui entend empêcher les rebelles chiites houthis de prendre le pouvoir au Yémen, son voisin.
Outre les victimes des frappes, au moins 30 personnes sont mortes dans la nuit de dimanche à hier dans les combats entre houthis et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Les raids ont visé des barrages et des positions rebelles aux entrées de la cité portuaire, ainsi que le complexe présidentiel tenu par les rebelles, dernier refuge de M. Hadi avant sa fuite vers l'Arabie saoudite fin mars. Plus au nord, à Daleh, 43 personnes sont mortes depuis dimanche, selon un responsable. Et hier, trois enfants ont péri dans la chute d'un obus sur leur maison, selon un militant.
Des centaines de personnes sont mortes à travers le pays, et des milliers ont été blessées depuis la mi-mars, selon l'Onu. Les pertes des houthis et de leurs alliés, des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, restent largement inconnues, mais les images des raids, diffusées par la coalition, laissent supposer un grand nombre de victimes.
À la frontière yéméno-saoudienne, où Riyad a renforcé ses troupes, ce sont des centaines de houthis qui sont morts depuis le 26 mars, selon les Saoudiens.

Combats, snipers, violations
Face à la situation, Human Rights Watch (HRW) a imploré la coalition arabe de prendre « les mesures nécessaires pour minimiser la souffrance des civils » et lui a demandé, ainsi qu'à Washington, d'enquêter sur des « violations présumées des règles en temps de guerre », dont le bombardement d'un camp de déplacés. « Le nombre alarmant de civils tués et la crise humanitaire devraient pousser la coalition et les houthis à sérieusement considérer de protéger les civils », a dit Philippe Bolopion, directeur du plaidoyer chez HRW.
Pour l'heure, la population vit dans la peur. « Nous ne pouvons pas quitter notre domicile en raison des snipers, raconte Adwaa Moubarak, 48 ans. Il y a des combats à tous les coins de rue, et j'ai forcé mes enfants à rester à la maison car plusieurs de mes voisins ont été tués par des tireurs houthis. »
Après 19 jours de combats, la population d'Aden commence à manquer de tout, en premier lieu de nourriture, et de nombreuses familles ont choisi l'exil. « Les écoles, les universités et des entreprises publiques et privées ont fermé, explique un militant pro-Hadi, Metaz al-Maisouri. De nombreux ouvriers et employés ont été licenciés par leurs patrons qui ne pouvaient plus les payer. »
Dans ce contexte, le personnel de Médecins sans frontières (MSF) connaît des difficultés pour se déplacer et accéder aux habitants ayant besoin d'assistance médicale, a précisé Marie-Élisabeth Ingres, l'une de ses responsables.
Par ailleurs, la crise est identique à Sanaa, selon la porte-parole de la Croix-Rouge internationale, Marie-Claire Féghali, présente dans la capitale yéménite.
Le conflit a en outre fait des dizaines de milliers de déplacés, alors que plusieurs milliers d'étrangers ont déjà été évacués du pays par voie aérienne ou maritime. Pas moins de 16 000 personnes sont, pour le moment, dans l'incapacité de quitter le Yémen, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
(Source : AFP)

Pénuries, exode et centaines de morts. La situation devient intenable au Yémen où les organisations humanitaires ont appelé hier les protagonistes à « minimiser » la souffrance des civils au 19e jour de l'opération menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites. Aden, la deuxième ville du pays, a vécu ses heures les plus violentes depuis le début, le 26 mars, de la campagne...
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