Abou Dhabi n'exclut pas une opération terrestre de la coalition au Yémen

Le ministre émirati des Affaires étrangères n'a pas exclu mercredi une opération terrestre au Yémen, où une coalition conduite par l'Arabie saoudite mène depuis deux semaines des raids aériens contre des rebelles chiites.

"Nous ne pouvons pas mettre de limites à nos choix" au Yémen, a déclaré cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, en réponse à une question sur l'envoi de troupes au sol par la coalition qui comprend au total neuf pays arabes, dont les Emirats. Il s'exprimait à Abou Dhabi lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue yéménite Ryad Yassine qui a été contraint de quitter son pays devant l'avancée des rebelles.

Cheikh Abdallah a ajouté que la coalition arabo-sunnite, qui est intervenue au Yémen à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, travaille "en coordination permanente" avec le gouvernement "légitime" de ce pays. MM. Hadi et Yassine ont fui fin mars vers l'Arabie saoudite.
"Notre objectif est de défendre l'autorité légitime, de défendre le Yémen et nous ne pouvons pas poser de restrictions" aux forces armées de la coalition, a dit le ministre émirati, en espérant "une fin rapide à cette tragédie" du Yémen. "Notre objectif est un règlement politique", impliquant toutes les parties, y compris les rebelles, a-t-il souligné, notant cependant que "les Houthis (rebelles) refusent d'honorer leurs engagements" à respecter l'autorité de l'Etat sous la conduite de M. Hadi.

Le ministre émirati a par ailleurs critiqué la politique arabe de l'Iran, accusé par des monarchies du Golfe de chercher à élargir son influence régionale en s'ingérant dans les affaires de l'Irak, de la Syrie, du Liban et du Yémen.
Le problème avec l'Iran chiite "n'est pas confessionnel", a-t-il dit, ajoutant cependant que "les frères en Iran croient à l'idée d'exporter la révolution (islamique de 1979), qui fait partie de leur Constitution et (de la politique de) leur régime".