Une femme, en lunettes de soleil, allongée sur le sable. À côté d'elle, un homme, le regard plongé dans l'horizon, ou peut-être autre chose, au loin. Entre les deux, Mickey Mouse. Un cliché à l'apparence anodine, mais qui prend des ampleurs autrement plus lourdes de sens, lorsque l'œil s'arrête sur le crédit. Nan Goldin, lit-on. La sulfureuse. L'atypique. La scandaleuse photographe américaine. Dont l'œuvre « C.Z. and Max at the beach, Truro, MA », 1976, est exposée au Beirut Exhibition Center, côtoyant des clichés signés Alex Prager, Gregory Crewdson, Valérie Bélin, Mona Hatoum, Fouad el-Koury, Walid Raad, Ziad Antar, Thomas Ruff, Bernd et Hilla Becher, Gerhard Richter... La liste est longue, à consulter et admirer sur place. L'occasion de rappeler que l'exposition « Open Rhapsody », composée à trois mains par Tarek Nahas, Jean-Luc Monterosso et Roger Moukarzel, et inaugurée début mars, se prolonge jusqu'au 19 avril.
Conférences
Dans le cadre de l'exposition, le collectionneur Tarek Nahas réunit ce soir, au BEC, à 18h, les galeristes Naïla Kettaneh-Kunigk et Joy Mardini ; le collectionneur et cofondateur de l'Espace KA, Abraham Karabajakian, et Ghada Waked, présidente de la Biennale de l'image de Beyrouth-BIB et fondatrice d'Albedo Creative Platform, autour d'une table ronde pour soulever plusieurs problématiques liées aux arts de la photographie et de la vidéo.
Quelles sont leurs assises théoriques ? Leurs places sur le marché de l'art ? Pourquoi et comment s'intègrent-elles dans les plus grandes collections libanaises ? Autant de questions et d'autres encore, comme celle des « Écoles de photographie » dont s'entretiendra Mme Kettaneh-Kunigk, notamment celle de Düsseldorf, ou comment les époux Becher ont-ils initié l'entrée de la photographie dans le champ de l'art contemporain?
Ghada Waked soulignera, entre autres, la « pervertibilité, au sens derridien, de l'image photographique et filmique, et de l'art, pensés comme deux sœurs siamoises greffées-soudées ».
Joy Mardini présente pour sa part une analyse du marché de la photographie contemporaine, en illustrant par le cas de deux artistes : Alex Prager et Ali Cherri.
Abraham Karabajakian s'exprime sur « le collectionneur et ses choix » en prenant les œuvres de Mona Hatoum et d'Akram Zaatari comme exemple.
Pour mémoire
http ://www.lorientlejour.com/article/913661/des-collections-photos-et-videos-composent-open-rhapsody-.html
*Aujourd'hui, mardi 7 avril 2015 à 18h00, au Beirut Exhibition Center.
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