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Liban - Justice

Nancy Fakhoury dénonce une « intimidation » du Hezbollah « sous une apparence de légalité »

La correspondante d'« al-Watan » est la cible d'une plainte du parti chiite.

La journaliste Nancy Fakhoury (Twitter).

À la suite d'un article paru le 17 février dernier dans le quotidien saoudien al-Watan, sur la mise en échec d'une tentative du Hezbollah de liquider Michel Samaha, à la demande du régime syrien, le Hezbollah a intenté une action contre le journal et sa correspondante à Beyrouth, la journaliste Nancy Fakhoury. Cette dernière a subi un interrogatoire, lundi dernier, au siège du ministère de la Justice. Si la jeune journaliste commente positivement la décision du Hezbollah d'emprunter les voies judiciaires et « de franchir un pas vers la reconnaissance des institutions », elle ne se laisse pas leurrer pour autant.
Elle décrit à L'Orient-Le Jour une « intimidation indirecte et une menace dissimulée sous une apparence de légalité ». En effet, « intenter une action contre un journaliste devant la Cour de cassation, alors que c'est le tribunal des imprimés qui est compétent en la matière et l'interroger au quatrième étage du Palais de justice, connu pour accueillir les prévenus dangereux, est en soi une méthode d'intimidation », souligne-t-elle. Elle relève un autre fait « étonnant » : l'information litigieuse n'était pas exclusive au quotidien al-Watan et « avait été fournie par une source ministérielle à plusieurs médias simultanément et aux agences de presse », souligne-telle. Pourquoi le Hezbollah a-t-il limité son recours judiciaire, et un mois auparavant, son démenti, à l'article d'al-Watan ?
La réponse paraît claire, aussi bien pour la journaliste que pour le média dont elle relève : « Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'une campagne contre le quotidien et son positionnement politique contre l'Iran et ses alliés », explique Nancy Fakhoury, précisant que ce n'est pas elle la cible de la campagne. Elle insiste d'ailleurs sur son indépendance en tant que journaliste par rapport à la politique. « Notre travail est de transmettre l'information, quelle que soit la partie qui s'en trouve lésée », souligne-t-elle. En somme, il s'agit d'une affaire « creuse et sans contenu ».
Depuis l'interrogatoire de quinze minutes qu'elle a subi lundi, « avec le choix de ne pas être accompagnée par un avocat », la jeune journaliste affirme, sans grande conviction, qu'elle « attend d'être notifiée de quelque développement sur le dossier ».
Dans un communiqué publié mardi, l'association Journalistes contre la violence a dit « craindre que la nouvelle méthode du Hezbollah, empruntant les voies judiciaires, ne serve en réalité à intimider les journalistes et à les dissuader de solliciter l'opinion d'hommes politiques hostiles au parti, en vue de faire régner éventuellement une opacité politico-médiatique ». Le secrétariat général du 14 Mars a lui aussi exprimé son soutien hier à la journaliste au cours de sa réunion hebdomadaire à Achrafieh.

S. N.

À la suite d'un article paru le 17 février dernier dans le quotidien saoudien al-Watan, sur la mise en échec d'une tentative du Hezbollah de liquider Michel Samaha, à la demande du régime syrien, le Hezbollah a intenté une action contre le journal et sa correspondante à Beyrouth, la journaliste Nancy Fakhoury. Cette dernière a subi un interrogatoire, lundi dernier, au siège du ministère...

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