Egypte: l'ex-ministre de l'Intérieur de Moubarak libéré

L'ex-ministre de l'Intérieur du président égyptien déchu Hosni Moubarak est sorti de prison mercredi après avoir été récemment acquitté dans une affaire de corruption, ont indiqué le ministère de l'Intérieur et son avocat.

Le général Habib al-Adly dirigeait d'une main de fer la toute-puissante police égyptienne, dont les exactions et les abus ont été l'un des déclencheurs de la révolte populaire, qui chassa Moubarak du pouvoir en 2011.
"Il a terminé les procédures et il est sorti", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Hani Abdel Latif. Son avocat, Mohamed el-Gendy, a confirmé la sortie de M. al-Adly. "Il est actuellement chez lui", a-t-il affirmé.

Le 19 mars, un tribunal avait acquitté le général en première instance dans une affaire de corruption. Il était accusé d'avoir illégalement accumulé une fortune de quelque 18 millions d'euros entre août 1961 et 2011. Il lui était reproché d'avoir abusé de ses fonctions au sein de l'Etat -notamment en tant que chef du puissant département de la sécurité nationale, puis en tant que ministre de l'Intérieur- pour s'enrichir illégalement, lui sa femme et ses quatre enfants.

M. Moubarak lui-même, condamné à la prison à vie en première instance, a bénéficié en novembre d'un abandon des accusations de meurtres qui pesaient contre lui pour son rôle dans la mort de centaines de manifestants durant la révolte de 2011. Avec ses deux fils, il a aussi été acquitté dans des affaires de corruption, même s'ils doivent être rejugés pour une autre. Le général al-Adly était détenu depuis 2011 et a déjà été acquitté dans d'autres affaires de corruption et pour le meurtre de manifestants en 2011.

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, la justice égyptienne a acquitté plusieurs hauts responsables du régime Moubarak. Dans le même temps, des centaines de pro-Morsi ont également été condamnés à la peine de mort ou à de lourdes peines de prison, tandis que des dizaines de figures de la révolte de 2011 sont derrière les barreaux, pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.
Dans les mois qui ont suivi la destitution du président islamiste, plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués et plus de 15 000 de ses partisans emprisonnés.