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Liban

« Nous manquons de tout », se plaint le père Sargon Zoumaya

Le père assyrien Sargon Zoumaya s'occupe des réfugiés venus des villages du Khabour syrien. Lui-même est originaire de cette partie du gouvernorat de Hassaké. Il vit au Liban depuis de longues années. Ses proches, notamment ses beaux-parents, figurent parmi les personnes enlevées le 23 février dernier par les miliciens du groupe État islamique.
Le père Sargon parle de la situation des réfugiés du Khabour au Liban. « Tous les jours, deux ou trois familles assyriennes arrivent au Liban. Certaines viennent de Hassaké, faisant 1 300 kilomètres jusqu'à Beyrouth. D'autres prennent l'avion à partir de Qamichli. Les villages du Khabour sont vides et il ne reste plus grand monde dans la ville de Hassaké, qui était pluriconfessionnelle », dit-il. « Les assyriens du Khabour ne resteront pas à Hassaké. La frontière turco-syrienne est fermée. Le gouvernement libanais leur a ouvert ses frontières pour des raisons humanitaires », indique le père Sargon.
« Notre Église est pauvre, nous ne savons pas comment trouver des fonds. Nous faisons de notre mieux. Nous donnons à chaque famille qui arrive une caisse d'aliments, ainsi qu'un matelas en éponge et une couverture par personne. Les réfugiés manquent de tout. Il y a ceux qui n'ont pas de quoi manger », poursuit-il, rappelant que les assyriens du gouvernorat de Hassaké ont commencé à arriver au Liban dès le début de l'insurrection en Syrie.
« Depuis mars 2011, 1 300 familles assyriennes sont venues de Syrie au Liban, et depuis juillet 2014, 200 familles assyriennes d'Irak ont trouvé refuge dans le pays. Il y a aussi les 1 500 familles qui devraient arriver dans les semaines à venir. Elles viennent de milieux pauvres. Nous ne savons plus où donner de la tête, ajoute-t-il. Nous sommes incapables de les aider avec leurs loyers et nous n'avons pas de couvents au Liban où l'on puisse les accueillir. »
Les assyriens qui s'étaient réfugiés au Liban avant que les villages du Khabour ne tombent entre les mains de l'EI en février dernier ont épuisé toutes leurs économies. Obéissant à la réglementation adoptée l'été dernier par le gouvernement libanais, ils devaient, à l'instar de tous les réfugiés syriens, payer 200 dollars par personne pour leur permis de séjour et présenter plusieurs papiers officiels – dont un contrat de location, un titre de propriété ou une réservation dans un hôtel – pour justifier leur présence au Liban. Mais ces mesures ont été levées pour les assyriens du Khabour qui arrivent actuellement dans le pays.
Avant la guerre en Syrie, la petite communauté assyrienne libanaise comptait à peine 5 000 personnes. « Nous avons besoin de tout » pour venir en aide aux réfugiés, lance le prêtre. De la nourriture, des vêtements, des médicaments... » « Si seulement nous pouvions aussi garder notre école ouverte ! » dit-il. L'école, située à proximité de l'évêché, à Sed el-Bauchrieh, accueille 200 enfants. C'est l'un des rares établissements du Liban qui enseigne aux tout petits la langue araméenne, toujours parlée par la communauté assyrienne. Avec les secours distribués aux réfugiés, l'école, gérée par l'Église, risque de fermer ses portes.

(Pour envoyer des aides, appeler l'évêché assyrien de Sed el-Baucherieh au 01/692692)

Pat. K.

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