USA: le chef républicain de la Chambre veut qu'Hillary Clinton livre son serveur

Le président républicain de la Chambre des représentants a demandé mardi à l'ancienne secrétaire d'Etat et favorite de l'investiture démocrate pour la Maison Blanche, Hillary Clinton, de remettre à un tiers indépendant son serveur personnel de messagerie.

John Boehner a réitéré l'appel des républicains à Hillary Clinton pour qu'elle fasse examiner par un tiers le serveur qu'elle a utilisé pendant les quatre années où elle dirigeait la diplomatie américaine (2009-2013), dans le cadre de l'enquête parlementaire sur les attaques de Benghazi.

En septembre 2012, la mission diplomatique américaine de Benghazi, dans l'est de la Libye, a été attaqué et quatre Américains dont l'ambassadeur ont été tués. Les républicains accusent l'administration d'avoir failli dans la protection du personnel diplomatique et ont créé une commission d'enquête spéciale, qualifiée de partisane par des démocrates.

"Les Américains méritent de connaître tous les faits concernant ce qui s'est passé à Benghazi", a déclaré John Boehner. "C'est pourquoi il est si important que Mme Clinton remette son serveur personnel à un tiers neutre. C'est la façon la plus juste pour que nous ayons tous les documents qui appartiennent au public, et au final, tous les faits."

Hillary Clinton a expliqué la semaine dernière, après des révélations du New York Times, qu'elle avait choisi de communiquer pour ses responsabilités officielles et sa correspondance privée via une seule et même messagerie privée, sur un serveur installé dans sa maison, avec le nom de domaine @clintonemail.com, préférée à un compte officiel en .gov.

La moitié des messages ont été classés comme officiels par ses avocats, et transmis pour archivage en décembre au département d'Etat, qui les avait réclamés. Aux Etats-Unis, les communications officielles, même échangées sur une adresse personnelle, doivent légalement être archivées.
L'autre moitié, d'ordre personnel selon Hillary Clinton, a été supprimée. Soit environ 30 000 messages reçus et envoyés de mars 2009 à février 2013.
Ce sont ces messages, classés comme privés et apparemment supprimés, que les républicains voudraient qu'un tiers examine, pour s'assurer qu'il n'y figure aucun courriel officiel, lié à Benghazi, ou autrement important.

La commission Benghazi a par ailleurs formellement demandé à Hillary Clinton tout courriel lié à la Libye.