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Irak: des ONG inquiètes pour les civils dans l'offensive sur Tikrit

Des ONG de défense des droits de l'Homme se sont dites inquiètes mercredi des dangers encourus par les civils à Tikrit, une ville du nord de l'Irak tenue par les jihadistes, contre laquelle les forces gouvernementales ont lancé une grande offensive.

Bagdad a annoncé avoir mobilisé 30 000 hommes pour cette offensive lancée lundi et présentée comme la plus importante depuis la prise par le groupe État islamique (EI) en juin 2014 de pans entiers du territoire irakien.
Outre la police et l'armée figurent notamment parmi les forces gouvernementales des volontaires, des milices chiites et des tribus sunnites.

Certains chefs et combattants ont décrit cette opération comme une occasion de se venger du "massacre" commis mi-2014 au camp militaire de Speicher, où l'EI avai tué des centaines de recrues essentiellement chiites. Des tribus sunnites avaient été accusées de complicité.

"Les paramilitaires chiites ont souvent mené des attaques de représailles contre des civils sunnites qui ne sont pas impliqués dans les hostilités", a indiqué Donatella Rovera, conseillère d'Amnesty International pour les situations de crise. "Nous sommes inquiets quant à une possible répétition et augmentation de telles attaques lors des opérations en cours", a-t-elle dit à l'AFP. Tikrit est principalement peuplée par des arabes sunnites.

Lors d'une opération précédente dans laquelle les forces gouvernementales avaient bouté les jihadistes hors de la province voisine de Diyala, des combattants chiites avaient été accusés par des habitants d'avoir exécuté des dizaines de villageois sunnites.

Dans un discours devant le Parlement, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a estimé que "dans cette bataille, il n'y a pas de partie neutre", estimant que toute personne choisissant la neutralité se rangeait de facto du côté de l'EI.

Le directeur adjoint du bureau Moyen-Orient de Human Rights Watch a qualifié d'"inquiétante" cette déclaration de M. Abadi. "Toute personne ne participant pas directement aux hostilités doit être considérée comme un civil, et protégée contre toute attaque", a-t-il dit à l'AFP. "Les civils n'ont pas été protégés par les forces gouvernementales quand l'EI s'est emparé l'année dernière de villes et villages", a indiqué pour sa part Mme Rovera, en référence à l'offensive de l'EI en 2014 qui avait vu la débandade totale des forces armées.
"Ils ne doivent pas désormais payer pour les défaillances des forces armées qui n'ont pas pu ou pas voulu les protéger", a-t-elle ajouté.

Des ONG de défense des droits de l'Homme se sont dites inquiètes mercredi des dangers encourus par les civils à Tikrit, une ville du nord de l'Irak tenue par les jihadistes, contre laquelle les forces gouvernementales ont lancé une grande offensive.
Bagdad a annoncé avoir mobilisé 30 000 hommes pour cette offensive lancée lundi et présentée comme la plus importante depuis la prise par...