Paris survolé à plus de cinq reprises, le mystère reste entier

Près de deux mois après les attentats meurtriers dans la capitale française, Paris a été pour la deuxième nuit consécutive survolé « à au moins cinq reprises » par un ou plusieurs appareils entre 23h00 (22h00 GMT) mardi soir et 02h00 (01h00 GMT) hier, selon une source policière. Le ou les appareils ont été aperçus notamment entre l'Assemblée nationale et les Invalides, et au-dessus de la place de la Concorde, près de laquelle se trouve l'ambassade des États-Unis déjà survolée lundi. Ils ont aussi été repérés « le long de la Seine », ou au-dessus de certaines portes du périphérique parisien, selon un commissaire parisien. Une nouvelle fois, aucun pilote n'a pu être interpellé et aucune organisation n'a revendiqué une quelconque action. La justice a ouvert une enquête dès mardi, après les vols de la nuit précédente, « mais il n'y a pas d'avancées notables », selon une source proche du dossier.
Sans rapprochement à ce stade avec les survols nocturnes, trois journalistes de la chaîne de télévision qatarie al-Jazira ont été arrêtés hier après-midi après avoir fait voler un drone dans un parc de l'ouest parisien. D'après les propos attribués à une source proche de l'enquête, « le premier pilotait le drone, le deuxième filmait, le troisième regardait ».

Menace difficile à évaluer
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a cependant relativisé la situation considérant qu'il n'y a « pas d'inquiétude à avoir ». Tout en reconnaissant que les pouvoirs publics prenaient ce fait « très au sérieux ». En effet, le chef d'état-major de l'armée de l'air française, le général Denis Mercier, avait récemment expliqué que le problème ne se situait pas au niveau des drones mais d' « une menace qui grandira ». La menace potentielle de ces appareils reste délicate à évaluer. Les plus rudimentaires doivent être radiocommandés par des opérateurs cachés à proximité, mais d'autres modèles sont programmables et certains engins virtuellement indétectables sont accessibles dans le commerce pour 350 à 400 euros. Cependant, certains experts soulignent que la légèreté de ces drones limite a priori leur capacité à transporter, par exemple, des explosifs.