Cisjordanie: prison avec sursis pour un opposant notoire au mur israélien

Un tribunal militaire israélien a condamné lundi à quatre mois de prison avec sursis un militant palestinien connu pour son combat acharné et non-violent contre le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie occupée, a dit l'intéressé à l'AFP.

Abdallah Abou Rahma a également été condamné à une amende de 5 000 shekels (environ 1.150 euros) pour s'être placé en travers de la route d'un tracteur qui travaillait à l'édification du mur à Beitunia, près de Bilin, en mai 2012. Il sera immédiatement envoyé en prison s'il ne paie pas l'amende d'ici au 26 avril, a-t-il dit. M. Abou Rahma a aussitôt dénoncé auprès de l'AFP "un jugement politique", qui n'entamera en rien sa détermination. "Nous allons poursuivre notre lutte. Une manifestation est prévue vendredi pour célébrer les dix ans de la mobilisation à Beilin, et je serai en tête de cortège pour dire non à l'occupation, non au mur, non à la colonisation", a-t-il lancé.

Cet instituteur d'une quarantaine d'années s'est forgé une notoriété bien au-delà des Territoires palestiniens en organisant inlassablement des manifestations non-violentes contre la construction du mur à Bilin, une localité proche de Ramallah, où siège de l'Autorité palestinienne.

Son arrestation en 2009, puis sa détention pendant 15 mois, avaient déclenché un tollé parmi les défenseurs des droits de l'Homme à l'étranger et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton s'était émue de son sort.

La barrière de séparation a été érigée par Israël à partir de juin 2002. Elle traverse en grande partie la Cisjordanie occupée et devrait s'étendre à terme sur 712 km, selon l'ONU. Achevée à plus de 60% et composée de barbelés, de fossés, de clôtures électroniques et de murs de béton dont certains atteignent neuf mètres de haut, elle est devenue le symbole décrié de l'occupation pour les Palestiniens qui la baptisent "mur de l'apartheid".