Zaki Bani Irsheid a été reconnu coupable par un tribunal militaire à Amman d'agissements "susceptibles de porter atteinte aux relations entre le royaume et un pays étranger", les Emirats arabes unis.
Le leader islamiste avait été arrêté le 20 novembre pour avoir qualifié sur sa page Facebook le gouvernement émirati de "premier parrain du terrorisme", l'accusant de jouer "le rôle de policier américain dans la région (...) servant le projet sioniste".
Il réagissait à la décision d'Abou Dhabi, imitant celle de l'Arabie saoudite, de classer comme "organisations terroristes" 83 groupes islamistes internationaux, dont Al-Qaïda, l'organisation Etat islamique (EI) et les Frères musulmans.
Zaki Bani Irsheid, 57 ans, qui avait dénoncé à l'ouverture du procès en décembre une procédure "anticonstitutionnelle", n'a pas commenté le verdict, mais son avocat Me Saleh al-Armouti a décrié "un jugement politique" et annoncé qu'il ferait appel.
Le principal parti de l'opposition, le Front de l'Action islamique (FAI), vitrine politique des Frères musulmans en Jordanie, a dénoncé dans un communiqué une décision de justice contraire "aux libertés individuelles et à la liberté d'expression".
Le FAI, qui avait réclamé en novembre la libération du leader a estimé que ce jugement était "un message politique clair et négatif".
Les Emirats et la Jordanie, proches alliés, participent à la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, en menant des frappes aériennes contre l'EI.
La confrérie des Frères Musulmans, fondée en Egypte en 1928, est le mouvement le plus ancien et le plus représentatif de l'islamisme sunnite. Elle a de nombreuses branches en Europe et dans les pays arabes, considérées comme une menace par plusieurs régimes au Moyen-Orient.
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