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Liban

Pour Ibrahim Basbous, la mission des FSI est trop grande au regard de leurs effectifs actuels

Élias Aoun, hier, en compagnie du général Basbous. Photo Ani

Chez le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, le téléphone n'arrêtait pas de sonner hier. Ses informateurs lui transmettaient régulièrement les dernières informations venant du Sud, plus précisément de la région des fermes de Chebaa. C'est donc entre deux coups de fil qu'il a reçu la délégation du syndicat des rédacteurs menée par Élias Aoun. Ce dernier voulait d'abord remettre un blason au nom du syndicat au général Basbous pour le remercier des efforts déployés par les FSI au service des citoyens, même si l'officier estime – c'est du moins ce qu'il a dit aux journalistes présents – que la presse est « souvent injuste avec les FSI ».
Cette visite a été en tout cas l'occasion d'une conversation à bâtons rompus sur les questions de l'heure. Au sujet de l'assassinat de l'aspirant Ghassan Khaled Ajaj, agent des services de renseignements des FSI, le général Basbous a affirmé qu'il attend les résultats de l'enquête en cours. Il a aussi rappelé que 14 agents des FSI font partie des militaires pris en otage à Ersal, « 8 chiites, 4 druzes et 2 chrétiens ».
À la question de savoir comment ces 14 agents de la sécurité ont pu être pris en otage alors qu'ils se trouvaient au commissariat de Ersal, le général Basbous a déclaré que dans un commissariat, « il n'y a pas d'armes de combat », car les missions ne sont pas militaires. « Elles portent sur le maintien de l'ordre public et la lutte contre les délits et crimes de droit commun. Ce commissariat a été pris d'assaut le 3 août dernier par 500 combattants armés. Deux habitants de Ersal, proches des combattants, ont tenté de s'interposer, mais ils ont essuyé des tirs, l'un d'eux en est mort et le second a été blessé et il a été pris en charge par les FSI. Opposer la moindre résistance aurait donc signifié la mort de tous. Ils se sont donc rendus et tout s'est passé tellement vite qu'il n'a pas été possible d'envoyer la troupe délite, les "Fouhoud", formée à la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.
Au sujet de la lutte contre la criminalité, le général Basbous a affirmé que les FSI font de leur mieux. « C'est ainsi qu'ils ont réussi à arrêter Charbel Khalil (l'assassin présumé de Yves Nawfal) à Brital et ils ont ensuite arrêté l'ensemble des membres du groupe soupçonnés de cet assassinat ». « Mais notre mission est désormais trop importante au regard de nos effectifs actuel », a-t-il souligné.
Le général Basbous explique ainsi qu'il faut près de 2 000 agents des FSI pour les prisons (à ce sujet, il faut relever que les prisons libanaises sont conçues pour recevoir 2 500 détenus, alors qu'il y en a 7 500 !) et l'escorte des prisonniers, sans parler des effectifs nécessaires aux plans de la sécurité à Tripoli, dans la banlieue sud et ailleurs. À ce sujet, il précise que le plan de sécurité dans la Békaa-Nord n'a pas encore réellement commencé, mais que tous les préparatifs sont effectués dans le but de l'appliquer.
« Les FSI comptent actuellement près de 27 000 agents, mais il en faut 40 000 », estime le général Basbous, qui ajoute que le gouvernement avait accepté un plan pour l'enrôlement de deux fois 4 000 nouvelles recrues. Selon lui, le premier groupe a été déjà engagé et sa composition « respecte les équilibres confessionnels ».
Au sujet d'une éventuelle polémique sur le second groupe et sur les accusations portées par certains de vouloir former une « armée parallèle à l'armée nationale », le général Basbous précise qu'elles n'ont pas lieu d'être, « car le Liban a réellement besoin d'augmenter les effectifs de ses forces de sécurité intérieure, dont la mission est totalement différente de celle de l'armée ».
Au sujet du sort de Chadi Mawlaoui, qui pour le service de renseignements des FSI serait à Ersal, alors que pour celui de l'armée, serait encore à Aïn el-Heloué, Ibrahim Basbous reconnaît que les informations sont contradictoires et ajoute que les contacts se multiplient pour démêler le vrai du faux.
Tout en saluant le courage et la fermeté du ministre de l'Intérieur qui sait prendre les bonnes décisions, l'officier affirme que la situation à Tripoli est « désormais rassurante » et rappelle le travail accompli à la prison de Roumié. Il ajoute que deux officiers ont été déférés devant le Conseil de discipline pour introduction de stupéfiants aux détenus. Ils ont été finalement radiés des FSI.
« La volonté d'être efficaces existe au sein des Forces de sécurité intérieure, la décision est prise, seuls manquent les moyens et les effectifs, sachant qu'en plus, en cas de vacance, les postes importants exigent la signature des 24 ministres pour être comblés », conclut Ibrahim Basbous.

Chez le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, le téléphone n'arrêtait pas de sonner hier. Ses informateurs lui transmettaient régulièrement les dernières informations venant du Sud, plus précisément de la région des fermes de Chebaa. C'est donc entre deux coups de fil qu'il a reçu la délégation du syndicat des rédacteurs...

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