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Liban - L’éclairage

Les capitales occidentales, Joumblatt et le 14 Mars opposés à toute atteinte à l’accord de Taëf

La vacance qui se prolonge au niveau de la présidence de la République ainsi que les bouleversements qui s'accélèrent dans nombre de pays de la région ouvrent la voie à toute sorte de spéculations portant sur les intentions du Hezbollah – et de la République islamique iranienne – concernant l'avenir du système politique libanais.
La question d'une refonte du système libanais et des équilibres internes s'était posée avec force au lendemain de l'élection de Mgr Béchara Raï à la tête de l'Église maronite. Le nouveau patriarche s'était alors prononcé ouvertement pour une nouvelle mouture du pacte national et du contrat social entre les composantes libanaises. Le Hezbollah avait dans le même temps prôné sans détour la convocation d'une assemblée constituante afin de réviser la Constitution et de modifier le système politique en place.
Le patriarche Raï s'est toutefois rapidement rétracté sur ce plan à la suite de l'intervention du Saint-Siège et de nombre de capitales occidentales qui ont mis en garde contre toute velléité de s'engager sur la voie d'une révision de l'accord de Taëf afin de ne pas remettre en cause la parité entre chrétiens et musulmans dans le partage du pouvoir. Cette position de principe a été réitérée encore une fois dans le sillage du blocage de l'élection présidentielle. Une source politique bien informée indique dans ce cadre que le Saint-Siège, Washington, Paris et d'autres capitales européennes ont exprimé leur opposition à une révision de l'accord de Taëf, soulignant notamment que la vacance à la présidence de la République ne devrait en aucune façon être exploitée afin de remettre sur le tapis le projet d'assemblée constituante.
Cette position occidentale se recoupe avec celle du 14 Mars et du leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, qui, eux aussi, se déclarent fermement opposés à toute révision de l'accord de Taëf, entraînant une rupture de la parité entre chrétiens et musulmans. Même le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, qui s'était prononcé à un certain moment pour un amendement de Taëf et l'élaboration d'une nouvelle formule de partage du pouvoir, a fini par tirer un trait sur sa proposition, axant son attention sur la situation de la communauté chrétienne.
Il reste qu'une source parlementaire du 8 Mars affirme que sous le poids des derniers développements dans la région et de la poussée du courant jihadiste dans plus d'un pays, le Hezbollah a abandonné sa proposition d'assemblée constituante. La République islamique iranienne, à un certain moment favorable à cette idée, a tiré un trait sur un tel projet, de peur sans doute de susciter le courroux de l'Arabie saoudite. Dans ce cadre, le 8 Mars aurait changé d'option stratégique en œuvrant pour l'élection d'un président de la République qui fasse sienne les thèses de l'axe Téhéran-Damas.
Pour l'heure, une chose paraît acquise : l'élection d'un président de la République ne semble pas à l'ordre du jour dans l'immédiat, en raison du bras de fer régional. Un déblocage pourrait cependant intervenir au début du printemps prochain.

La vacance qui se prolonge au niveau de la présidence de la République ainsi que les bouleversements qui s'accélèrent dans nombre de pays de la région ouvrent la voie à toute sorte de spéculations portant sur les intentions du Hezbollah – et de la République islamique iranienne – concernant l'avenir du système politique libanais.La question d'une refonte du système...

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