Charbel Matta : peintures et « Abjadiya » à l’Office du tourisme du Liban à Paris

Dans le cadre de ses festivités pour son cinquantenaire, l'Office du tourisme du Liban en France accueille le peintre libanais Charbel Matta, originaire de Ghazir et professeur à l'École des Beaux-arts de Bordeaux, qui expose une série de toiles sur le thème de l'« Abjadiya ».
Le vernissage a eu lieu, rue du Faubourg St-Honoré, en présence de l'ambassadeur Khalil Karam, de Mgr Maroun Nasser Gemayel et d'un large public franco-libanais.
À travers Abjadiya, Charbel Matta a souhaité mettre à l'honneur le patrimoine universel et mondialement connu qu'est l'alphabet phénicien et plus généralement, comme il a plaisir à dire, la « phénicité »
L'abstraction lyrique domine son travail, malgré certains clins d'œil figuratifs suggérés par des fragments d'images collés. Des thèmes comme le « Mythe d'Adonis », « L'enlèvement d'Europe », « Méchouar » (hommage à Saïd Akl), « Double pays » (d'après un poème d'Andrée Chédid)... sont traités avec de larges touches de couleurs. « C'est, dit-il, vouloir alerter la conscience et attirer l'attention du spectateur sur un patrimoine libanais qui a tendance à être oublié, avec l'actualité et la situation dramatique que connaît le pays, éclaboussé par les problèmes de la région. »
Abjadiya est présente dans ce travail par des fragments d'écriture, des mots, suggérés, déformés et collés ; une sorte de graphisme qui rythme la composition, et lui donne de la légèreté et du mouvement. « Depuis plusieurs années, précise-t-il, l'écriture est au centre de mon travail avec la couleur et la lumière. C'est une recherche permanente. »
Charbel Matta a représenté le Liban avec trois grandes toiles (Tourâth ou patrimoine, Abjadiya et Phénicia), sélectionnées pour la Journée mondiale de la langue arabe à l' Unesco.
L'exposition « Abjadiya » de Charbel Matta est présentée au public à l'Office national du tourisme du Liban jusqu'au 10 janvier (124, rue du Faubourg St-Honoré, Paris 16e).